Brindisi, la revanche de “Cendrillon” et les occasions manquées

Un vilain petit canard, bien que certains le pensent, il n’a jamais été: une belle vue sur la mer qui se glisse entre les maisons, la ligne d’horizon sur le Monument du Marin est agréable, l’escalier virgilien à colonne romaine vu depuis l’entrée du port pittoresque, les vues autour du Palazzo Nervegna sont suggestives dans un centre historique pas toujours valorisé.

Cendrillon PouillesMais oui : presque toujours en bas des différents classements, habituellement oubliée des itinéraires touristiques, rarement à l’honneur par rapport à ses capitales « cousines », trop longtemps négligées par la politique régionale sans même avoir une place dans la salle de contrôle. La géographie et l’histoire plus récente ne contribuant pas à la cause. Quelques exemples : la merveilleuse oasis de Guaceto à deux pas, mais qui relève d’une municipalité voisine et les géants industriels qui n’aident pas à gagner les couvertures brillantes.

Mais, comme nous le savons, même les Cendrillon se réveillent en princesse quand on s’y attend le moins : Toasts caput mundi au moins pour une soirée, centre du monde avec le dîner de gala des dirigeants du G7 organisé au Château Souabe. Disons la vérité : peu auraient parié là-dessus car la concurrence entre châteaux était très forte et les « prétendants » étaient plus que titrés. Tous remontent à Frédéric II, joyau de l’histoire des Pouilles : Castel del Monte, icône mondiale avec son plan octogonal, Lucera dans la région de Foggia, Oria avec ses murailles, puis les forteresses sur la mer de Manfredonia à Bari. Brindisi a gagné et qui sait si l’empereur souabe qui y épousa Jolanda de Brienne avant de partir pour la Croisade ne serait pas heureux de redécouvrir la moins connue de ses forteresses. Cendrillon aussi, comme la ville. Inconnu de la plupart des gens (y compris Brindisi) car pendant des décennies il a accueilli le commandement de la Marine, limitant les visites à quelques jours : peu de touristes et peu de selfies à tel point que peu de gens savent comment sont faites les chambres et à quel point elles seraient belles. pour admirer l’Adriatique depuis les fenêtres. Objet, entre autres, de longs débats : un lieu « fermé » qui marque une fracture urbaine, limitant la convivialité en front de mer.

Le choix de Borgo Egnazia

Bien sûr, la proximité de Borgo Egnazia a été cruciale pour le choix de Brindisi, mais cela n’a pas d’importance. La chance est la bienvenue si elle produit de la substance. Et dans ce cas, ce qui compte, c’est la revanche d’une ville trop longtemps restée à l’écart des projecteurs : depuis que l’antique voie Appienne se terminait ici sans même passer par Bari, depuis que les Templiers ont mis le cap sur la libération de Jérusalem, depuis que la Valise du Les Indes sont parties vers de nouveaux mondes. Juste la parenthèse de Brindisi, capitale de l’Italie après l’Armistice mais, pour le reste, très peu malgré la présence de la base onusienne.
Les grands projecteurs resteront allumés quelques heures, mais l’occasion est en or : quand Biden, Macron et les autres se retrouveront-ils à nouveau à la même table au Seno di Ponente ? Trop tard, disent-ils, pour pleurer à cause du lait (non) renversé. Peut-être aurait-on pu faire davantage pour accompagner cette centralité et, au contraire, peu ou rien a été vu : des réunions louables à la Préfecture pour garantir la sécurité, mais pas même une exposition, un événement culturel, une conférence géopolitique ou même simplement une réunion dans une école. . Réduisant ainsi l’événement à une série d’ordonnances bien détaillées et alimentant le chœur des citoyens – le tout justifié, bien sûr – qui souligne les inconvénients face à des avantages pas clairement identifiables.
C’est vraiment dommage si l’on pense à ce qui se serait probablement passé ailleurs avec le G7. A Lecce capable de “vendre” même le moindre morceau de baroque s’il y a une promotion à faire, à Bari prêt à faire de même avec un morceau de focaccia à l’ombre de San Nicola ou à Tarente visant toujours à revendiquer l’unicité d’avoir deux mers. Mais à Brindisi, même l’image évocatrice des grands de la Terre, où Frédéric II rencontrait autrefois les rois et les chevaliers, n’a pas réussi à faire bouger les choses.
Paresse? Caractère superficiel? Individualisme? Il est difficile de trouver une explication unique, mais cette fois, cela n’a rien à voir avec la frustration liée à la démobilisation de Cerano ou à la crise pétrochimique. Peut-être s’agit-il d’un manque de fierté citoyenne ou, au contraire, d’une haute estime de soi qui ne permet pas de critiques constructives de la part de ceux qui ont fait des progrès dans d’autres régions des Pouilles. Comment ne pas se faire confiance, comment ne pas avoir son patrimoine à cœur, comment ne pas comprendre que l’ouverture rapide de Forte a Mare ferait au moins autant de différence que le sort de la Cassa di Colmata. Ou qu’une solution définitive sur l’utilité de la Maison de Virgile importe plus que les revendications sur l’autre colonne romaine qui a abouti à Lecce.
Tout n’est pas perdu car les traces du G7 resteront certainement : les images nocturnes du manoir souabe et du drapeau tricolore reflété dans le port feront le tour du monde. Et les hommes d’État, les journalistes et les agents sauront qu’à 40 minutes de route des stations balnéaires de Savelletri, il y a non seulement des trulli, des burrata et des fermes, mais aussi une ville qui mérite bien plus qu’un débarquement éclair d’un bateau de croisière ou d’un ferry. à la Grèce. Voilà à quoi devrait ressembler de se retrouver, ne serait-ce qu’un soir, au centre du monde : saisir l’opportunité inattendue, monter dans un train qui passe, éliminer les erreurs pour repartir. Essayez de transformer la vengeance en rédemption. À condition que nous soyons conscients que les défis du monde globalisé ne peuvent plus être gagnés seuls, mais grâce au réseautage plutôt qu’aux injures contre Rome ou les autres Pouilles en service. Sinon, le G7 ne se plaindra que de ne pas pouvoir emmener le chien faire une promenade en soirée. On peut alors se consoler en sortant en bateau le week-end. Tout va bien et tout est beau, mais cela ne suffit pas. Parce que l’avenir est autre chose.
© TOUS DROITS RÉSERVÉS

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Journal des Pouilles

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