Dans une interview accordée à “Repubblica”, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, observe que « l’histoire du monde est en grande partie l’histoire de la mobilité humaine. Les migrations massives au fil des siècles ont créé le monde d’aujourd’hui. Le phénomène n’est pas né de nulle part au cours des dernières décennies. Mais il doit être géré d’une manière qui respecte les droits humains des réfugiés, des migrants et des pays d’accueil. » « En même temps – poursuit le secrétaire –, il est essentiel de faire la distinction entre réfugiés et migrants. Les réfugiés fuient les persécutions et les conflits. Selon la Convention de 1951, les gouvernements doivent leur ouvrir leurs frontières et les protéger. Les migrants ne bénéficient pas de ces protections spécifiques, mais leurs droits humains fondamentaux doivent être respectés. En 2023, sur plus de 150 000 personnes arrivées en Italie par voie maritime, 72 % provenaient de pays africains”. Il y a des raisons évidentes à cela : « De nombreux Africains émigrent à la recherche d’opportunités économiques. La réforme de l’architecture financière internationale permettrait aux pays du continent d’augmenter leurs investissements dans le développement durable, créant ainsi des emplois et des opportunités pour la population. Les Africains devraient trouver un avenir en Afrique. La migration devrait toujours être un choix et non une nécessité. »
Selon Guterres « il est également important de créer des formes organisées de migration entre les pays d’origine et de destination. Il existe de nombreux domaines dans lesquels les pays développés ont besoin de migrants. La migration est essentielle, mais elle doit être organisée. Dans ce contexte, le Plan Mattei pourrait être une opportunité non seulement pour lutter contre les causes profondes qui poussent les gens à entreprendre des voyages dangereux, mais aussi pour soutenir les pays africains qui accueillent la majorité des êtres humains fuyant les crises. Dans le même temps, il exhorte « les pays du Nord à lutter contre la traite des êtres humains. Personne ne peut atteindre cet objectif seul, c’est pourquoi des efforts mondiaux sont nécessaires pour organiser et gérer les migrations », a conclu António Guterres.
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