«Florence ne peut pas être réduite à un selfie, il faut donner du contenu à la forme»

Une longue conversation, entre sourires et confidences – il tape des doigts sur la table pour souligner “l’entêtement de l’évêque” lorsqu’il parle de dix ans de travail et de 5 millions dépensés pour cataloguer toutes les œuvres d’art et de haute qualité du diocèse, 271 000 en fin de compte, il regarde le passé, mais aussi le présent et le futur. Vers ce qui est désormais devenu sa ville, où il restera comme archevêque émérite et où il souhaite être enterré. «A Florence – souligne immédiatement Giuseppe Betori lors de la réunion pour saluer les journalistes – il faut recréer le tissu social. Le tissu social, les liens, le sentiment d’être unis entre nous, même dans nos paroisses, disparaissent, au centre notamment mais aussi ailleurs. Il faut retisser la socialité, ce n’est pas à moi de dire si avec un plan de maison, avec des routes, avec d’autres structures, ce sont des choix politiques… Un tissu social sans lequel la ville ne peut pas être simplement une vitrine, ne peut pas être le satisfaction des besoins quotidiens de ceux qui viennent parmi nous : elle doit être une ville, se reconquérir comme ville à travers la reconquête des liens, des relations, du tissu social.”

La rencontre avec la presse intervient à la veille de la messe que le cardinal et l’archevêque célébreront dimanche après-midi dans la Cathédrale pour saluer sa ville et ses prêtres et religieuses. — Les armoiries de Betori ont déjà été retirées de la façade de l’archevêché pour faire place à celles de Gambelli — tandis que le 24 juin aura lieu la consécration du nouvel archevêque Gherardo Gambelli, prêtre missionnaire. Betori ne se refuse pas les questions. À commencer par les changements survenus à Florence (et dans le diocèse) au cours des 16 années de son mandat épiscopal. « Être une communauté – explique-t-il – contient tout : la dignité de la personne humaine, la justice, le travail. Il y a aussi une protection : on ne sait pas où est la petite Kataleya, derrière un mur infranchissable, mais on ne veut jamais l’oublier… Mon mantra est de recréer le tissu social : il n’y a pas de solutions faciles, je n’ai pas de recettes, tout comme je ne l’ai pas donné à mes prêtres, mais je place mes réflexions sur un horizon commun. Toute mon estime et ma déférence vont aux administrateurs passés et futurs : ils doivent le faire, ils ne peuvent pas rester à l’horizon, ils doivent se matérialiser. »

Et à propos de l’assaut du tourisme, il déclare : «Même si l’impact du tourisme sur la ville devient aujourd’hui pressant, je ne pense pas que nous devions limiter le nombre de personnes qui viennent nous rendre visite: pourquoi priver quelqu’un de beauté au profit de quelqu’un qui a peut-être plus d’argent, avec un impôt ? Le problème est que nous n’avons pas encore réussi à identifier une manière de présenter l’âme de Florence, et pas seulement le visage extérieur qui se réduit à une image, un selfie, à des bâtiments à admirer, à des peintures à contempler. Il faut restituer le contenu à la forme de Florence : cela ne s’applique pas seulement à l’art sacré, je crois que c’est la future mission de Florence. LE vous ne pourrez jamais chasser les touristes, même s’il fallait les sélectionner ils reviendront ici : mais si nous ne savons pas qui nous sommes, parce que nous avons fait ces œuvres, et que nous ne savons pas comment le dire aux autres, que faisons-nous ici ? Nous ne sommes pas dans l’industriel Turin, ni à Milan, avec leurs usines, nous sommes ici, notre réalité est faite de cela.” À son arrivée – « il y a 16 ans, tout n’a pas été simple » – Betori ordonnait 7 à 8 prêtres par an, maintenant un ou deux au maximum : « Il y a eu un effondrement – ​​affirme-t-il – comme en Occident et en Italie. Nous avons un clergé moins nombreux, mais bon et précieux, sinon le pontife n’aurait pas « pêché » ici pour nommer 5 évêques ces dernières années. Cette réalité nous incite à définir une nouvelle communauté, une nouvelle façon d’éduquer les jeunes. »

Et sur ce qu’il faut dire au nouvel archevêque, il répond : «Je le connais depuis longtemps, je lui fais confiance. J’ai dit à mon successeur « sois toi-même ». Soyez vous-même et soyez dans la tradition florentine, et il est florentin et n’aura aucune difficulté à le faire.. Enfin, sur l’absence du pape François en 2022 à la Conférence des évêques de la Méditerranée, absence controversée même si elle s’expliquait par une douleur au genou, Betori répond : « La conférence a été organisée par la CEI, pas par le diocèse. Il y a une très belle relation avec lui, avec la franchise des adultes et avec une affection mutuelle, et nous l’avons accueilli comme diocèse lors de deux événements très positifs et importants, la conférence de la CEI en 2015 et sa prière sur la tombe de Don Milani à Barbiana. “.

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