Ancône après-guerre, un quotidien d’antan dans la dernière œuvre de l’inoubliable Michele Polverari

Ancône après-guerre, un quotidien d’antan dans la dernière œuvre de l’inoubliable Michele Polverari
Ancône après-guerre, un quotidien d’antan dans la dernière œuvre de l’inoubliable Michele Polverari

Michele Polverari, inoubliable directeur de la galerie d’art municipale et conservateur du Musée de la ville d’Ancône, fait partie des experts de référence pour l’histoire passée et récente de la ville, non seulement pour sa qualification d’historien de l’art accrédité, mais aussi pour son attrait récurrent sur la page écrite ou comme intervenant ponctuel d’événements, notamment locaux, politiques, économiques, sociaux, mais surtout culturels.

Le dernier ouvrage

Son dernier produit publié par “illavoro editor” est un livre de conception singulière et innovante : il s’intitule “La ville en construction – Ancône 1944-1960” et est une chronique anthologique des événements marquants concernant la ville au cours de la période considérée. et résumé à l’aide de coupures de journaux ou de magazines avec le support visuel des photos d’époque pertinentes. Il s’agit d’un exercice vécu positivement par l’auteur, comparé à un quotidien du passé marqué par les pièces de presse à l’appui qui nous entraîne sur les chemins d’une mémoire, pour beaucoup certainement encore vivace. On se souvient par exemple du Festival de la chanson adriatique de 1959 à la Fiera della Pesca, où le jeune Adriano Celentano a gagné avec la chanson “Ton baiser est comme un rocher”.

La date symbolique

Le livre est divisé en deux parties : la première, d’une quarantaine de pages, rassemble une analyse lucide des événements de ces années également ouverte à des considérations spécifiques ; la seconde est l’actualité année après année. L’excursion de Polverari commence à la fin de la guerre, avec la date symbolique du retour de la ville à l’administration italienne, le 4 août 1945. Ancône, après les terribles bombardements alliés de 1943, fut réduite en ruines. Le noyau historique surplombant le port n’existe plus. Le retour des habitants d’Ancône est rendu dramatique par la situation difficile du logement, de nombreuses familles doivent s’adapter à la cohabitation. La reconstruction recommence au milieu de mille difficultés et dure des années. L’épisode dramatique des bombes lancées le 9 janvier 1955 parmi les spectateurs du cinéma métropolitain par le maréchal de la Guardia di Finanza Michele Cannarozzo, exaspéré de ne pas avoir obtenu l’attribution d’un logement et contraint de vivre avec sa famille dans un sous-sol humide et malodorant, il en dit indirectement long sur la persistance dix ans plus tard d’une précarité du logement toujours non résolue.

Le rôle des Républicains

La politique de ces années-là joue un rôle important dans les coupures journalistiques qui composent le texte : les escarmouches entre la DC et le PCI, le rôle important du Parti Républicain à Ancône, attesté par les figures du maire Marsigliani d’abord (’46 -48), puis du maire Francesco Angelini, en fonction de 49 à 64, année de sa mort. Ensuite, l’archevêque Egidio Bignamini et le ministre Fernando Tambroni, qui ont généreusement financé les activités productives d’Ancône, peuvent également se vanter d’avoir contribué de manière significative à l’ouverture du Théâtre expérimental en 1960: avec lequel l’enthousiasme créatif a été récompensé par son mentor artistique, l’ingénieur Lirio Arena (avec son compagnon Antonio Fazi), réalisateur et acteur d’une valeur incontestable. Dans les extraits notamment de notre journal, puis Voce Adriatica, les événements du port et des Cantieri Navali (avec le lancement du pétrolier Fassio), la Fiera della Pesca (la fierté de ces années-là) avec son théâtre en plein air pour accueillir les saisons d’opéra et de prose, où le grand Beniamino Gigli, à l’été 1954, a su ravir une fois de plus le public dans « Forza del Destino » de Verdi. Et aussi l’ouverture de l’Université (branche d’Urbino), de la Centrale del Latte, de la Galleria del Risorgimento, des ascenseurs Passetto.

Les flashs sur l’actualité

Les flashs d’actualité sur l’actualité des événements artistiques, du divertissement et de ses protagonistes alimentent le plaisir de lire de redécouvrir un souvenir presque lointain : l’inondation de septembre 59, le vol de la via Osoppo à Milan auquel a participé Enrico d’Ancône Cesaroni, le personnage sentimental l’histoire de Fausto Coppi et de la “dame blanche” Giulia Occhini, le Giro d’Italia qui passe à plusieurs reprises par Ancône et les 55ème Mille Miglia avec la victoire du légendaire Stirling Moss, mais aussi la mort tragique en course en moto du champion d’Ancône Giuseppe Lattanzi. Puis les formations sans cesse renouvelées d’Anconitana qui n’a joué en Serie B qu’un an (saison 1950-51), les succès théâtraux, à La Scala et ailleurs, du grand Franco Corelli. Pesant le pour et le contre de ces années de renaissance de la ville, Polverari note à la fin de son commentaire : « Beaucoup a été fait. Même si tout n’était pas bon et tout n’était pas beau. Pour les habitants d’Ancône, le verre semblait à moitié plein”

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Courrier Adriatique

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