Buchignani : “La victoire aux élections ne signifie pas que la droite souverainiste deviendra une force démocratique”

Buchignani : “La victoire aux élections ne signifie pas que la droite souverainiste deviendra une force démocratique”
Buchignani : “La victoire aux élections ne signifie pas que la droite souverainiste deviendra une force démocratique”

Celui qui remporte les élections, à condition qu’elles se déroulent correctement, a à juste titre le droit de gouverner.. Il en va de même pour la droite nationaliste, souverainiste et néofasciste. Cela signifie-t-il que la victoire électorale a rendu démocratiques des forces qui ne sont pas démocratiques et que, par conséquent, nous sommes protégés du danger des tendances autoritaires ? Pas du tout”. Il en est convaincu Paolo Buchignanihistorien et écrivain, ancien professeur d’histoire contemporaine à l’Université pour étrangers de Reggio de Calabre et membre ordinaire de l’Académie des Sciences, des Lettres et des Arts de Lucques.

Hitleren 1933, a remporté les élections et a instauré en trois mois la dictature impitoyable que nous connaissons – continue Buchignani -. Mussolini est également arrivé au pouvoir légalement (il fut nommé chef du gouvernement par le roi en octobre 1922), mais ensuite, après trois ans et des violences de toutes sortes (l’assassinat de Giacomo Matteotti n’était certainement pas un événement isolé), le 3 janvier 1925, il déclara la naissance du dictature. A venir aujourd’hui : La fasciste Marine Le Pen et les néo-nazis allemands de l’AfD sont-ils devenus démocrates parce qu’ils ont considérablement augmenté leurs voix aux récentes élections européennes ? Mais est-ce qu’on plaisante ? Et Giorgia Meloni ? Elle aussi, déjà au gouvernement en Italie, est sortie victorieuse des urnes et, au niveau international, elle avance habilement pour obtenir une licence démocratique et rassurante. Mais nous savons bien que la culture politique de son parti est celle du néo-fasciste MSI (fondé par des vétérans de Salò) dont il préserve fièrement la flamme dans son symbole”.

« Et ce qui est pire – continue Buchignani – c’est il n’y a aucun signe d’évolution libérale et démocratique des FdI, puisque la Jeunesse Nationale, le mouvement de jeunesse melonien, et donc la future classe dirigeante de ce parti, bouillonne d’idées, de symboles, de rites et de slogans sans équivoque fascistes et nazis, comme le démontre (mais on le savait déjà) la récente enquête courageuse de Fan Page. Et l’obstination de Giorgia en renversant la Constitution à coups de majorité, réduisant à l’impuissance les garde-fous de la démocratie que sont le Parlement et le Président de la République, est-ce une démonstration de démocratie ou non plutôt le signe inquiétant d’une vocation autoritaire ? Et aller bras dessus bras dessous avec le Hongrois Orban, qui théorise et pratique la « démocratie illibérale » (sa définition), c’est-à-dire la dictature, en Hongrie, nous laisse-t-il en paix ? Et l’alliance avec Salvini, qui tente de le dépasser à droite, en nommant l’horrible Vannacci, en soutenant le putschiste et aspirant dictateur Donald Trump et en s’associant au pire extrémisme de droite européen, néo-fasciste et néo-nazi ? ».

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