Trieste, les silos sont dégagés. Des migrants sans logement et sans toilettes

Trieste, les silos sont dégagés. Des migrants sans logement et sans toilettes
Trieste, les silos sont dégagés. Des migrants sans logement et sans toilettes

Les Silos ont été déblayés vendredi dernier à la grande satisfaction des conseillers régionaux et municipaux. Depuis vendredi, les pierres et les arches du bâtiment délabré sont entourées de hautes grilles en plastique vert mais il y a aussi des barbelés. Assez de dégradation, une nouvelle politique d’accueil ? L’accueil des migrants n’a jamais été une préoccupation des administrations locales et, dès le début, on peut dire qu’il en est toujours ainsi et que la seule initiative est de ne rien faire, de laisser le désert s’occuper de ceux qui arrivent. Les associations, les églises et les bénévoles s’en occupent même s’ils n’ont pas les moyens suffisants. La droite, qu’il s’agisse de la Commune ou de la Région, fait tout au plus le ménage comme elle l’a fait vendredi parce qu’elle voulait dissimuler le désastre et estimait qu’un coup de peinture propre et soigné suffisait.

Cent soixante-cinq garçons ont été transférés en Lombardie mais on sait peu ou rien de leur sort. A Trieste, une dizaine de personnes, toujours sans papiers, attendent un signal de la préfecture de police et d’autres arrivent entre-temps et les voici dormant en plein air, beaucoup sur l’herbe de la Piazza del Mondo. Où sont les lieux promis ? Qu’y a-t-il au-delà des draps dorés de Linea d’Ombra et de la nourriture apportée par Fornelli Resistenza et des chaussures qui ne suffisent jamais ? Les dortoirs mis à disposition par les associations et l’évêque sont encore saturés parce qu’il y a des migrants mais aussi la pauvreté qui se propage, ceux qui se retrouvent sans abri, qui demandent l’aumône là où ils peuvent le faire parce que s’ils le faisaient dans la rue, ils recevraient une une lourde amende pour outrage au décorum. Où est l’intervention publique ?

L’expulsion des silos était une farce tragique. C’était clair dès le début et déjà samedi soir il y avait une manifestation organisée par ICS avec vingt autres associations et organisations qui s’occupent des migrants et des réfugiés : paroles, musique, partage. Les mots durs de Gianfranco Schiavone sur le parcours et à l’accueil, sur l’Europe qui rejette et piétine puis prépare des déserts pour que ceux qui arrivent ne trouvent rien. Puis Lorena Fornasir avec l’urgence dans la voix : « Il faut avoir du courage, il faut ouvrir les portes de nos maisons, il faut se présenter devant la Préfecture et ne pas demander aux migrants de le faire » et ainsi la manifestation s’est transformée en cortège. Devant, le drap cousu depuis des mois sur la Piazza del Mondo : du fil rouge pour broder les noms de ceux qui se sont perdus, de ceux qui se sont noyés, de ceux qui sont tombés d’une falaise, de ceux qui n’ont pas survécu. là-bas et qui sait où dans les Balkans il a peut-être trouvé une sépulture anonyme. Des noms apportés à Trieste par des amis, des compagnons de voyage brodés au fil rouge sur un drap et combien d’autres il y en a que nous ne connaîtrons jamais.

Aujourd’hui, la ville commence à être verrouillée, la circulation détournée, la police partout, car une semaine spéciale attend le centre de Trieste : Valditara avec le G7 de l’Éducation, puis le Président de la République et, le 7 juillet, le Pape François. S’il y a des problèmes, ils resteront en périphérie. Pour l’instant, il y a encore la Piazza del Mondo, en face de la gare, certainement pas à la périphérie, où il n’y a rien mais il y a des gens qui apportent quelque chose et les migrants arrivent tard dans la soirée et demandent à manger ou des chaussures. pour remplacer ceux cassés. Des toilettes chimiques ont finalement été installées sur la place il y a quelques mois, mais elles ont été retirées hier encore. Vandalisés, a-t-on dit, cela ne sert à rien de les y maintenir. Ce ne sont pas les migrants qui leur ont fait du mal, non, même si c’est ce que cela sous-entend : c’est la méchanceté de cette ville, ces fascistes impunis qui cicatrisent, brisent, menacent les migrants. C’est le Trieste réactionnaire qui crache la haine, celui qui raye les voitures des volontaires pour laisser un signe de sa propre lâcheté. C’était l’administration « on s’en fout » et la grande indifférence qui se rend complice d’une politique meurtrière. Qui sait si dans les prochains jours la place devant la gare sera elle aussi entourée d’un mur. Que personne ne voie les enfants, les femmes, les enfants qui dorment par terre.

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