Décarbonation et transition énergétique : en a-t-on discuté au G7 dans les Pouilles ?

Le sommet du G7 qui s’est tenu récemment en Italie n’a pas marqué d’avancée particulière sur les questions climatiques et environnementales. La ligne concernant climat et énergie était celui de confirmer les engagements déjà pris lors des sommets précédents.

Dans la continuité de la COP28 à Dubaï, les intentions de :

  • abandonner les combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques de manière juste, ordonnée et équitable
  • triple énergies renouvelables
  • doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030

De ce G7 émerge donc une volonté de réitérer les engagements pris, en accélérant également les actions à entreprendre, actions qui restent cependant génériques, sans entrer dans le bien-fondé de timings et de procédures concrètes.

Nous reprenons ci-dessous quelques passages du communiqué officiel diffusé à l’issue du sommet.

« L’efficacité énergétique est le premier carburant et un élément essentiel de la transition énergétique propre. Nous nous engageons à atteindre l’objectif mondial de déployer 1 500 GW de stockage d’énergie dans le secteur de l’énergie d’ici 2030, notamment par le biais des objectifs et des politiques existants. Nous éliminerons progressivement les combustibles fossiles des systèmes énergétiques de manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action au cours de cette décennie critique, pour atteindre zéro émission nette d’ici 2050, conformément aux meilleures données scientifiques disponibles. Nous concrétiserons ces engagements à travers l’élaboration et la mise en œuvre de plans, politiques et actions nationaux.

[…]

« Nous réaffirmons notre engagement à parvenir à un secteur énergétique entièrement ou majoritairement décarboné d’ici 2035 et à éliminer progressivement la production actuelle d’électricité au charbon sans réduction dans nos systèmes énergétiques au cours de la première moitié des années 2030, ou selon un calendrier compatible avec le maintien d’un limite d’augmentation de la température de 1,5 °C”.

[…]

«Nous promouvrons et faciliterons l’augmentation des investissements dans le secteur industriel pour les technologies innovantes, l’électrification propre et intelligente, l’amélioration de l’efficacité énergétique, l’utilisation directe de la chaleur renouvelable, la bioénergie durable, la production d’énergie durable à partir de déchets, le biogaz et les biocarburants durables, l’hydrogène renouvelable à faibles émissions de le carbone et ses dérivés comme l’ammoniac et l’utilisation directe d’énergies renouvelables à proximité des centres de demande, l’utilisation de technologies de gestion du carbone. Nous nous engageons également à accélérer la réduction des émissions liées aux transports. Nous continuerons à travailler dans ce sens, notamment par le biais du programme de décarbonisation industrielle du G7, ainsi que du Club climatique et de son programme de travail ambitieux.

[…]

« Nous réaffirmons notre engagement à éliminer les subventions inefficaces aux combustibles fossiles d’ici 2025 ou avant et rendrons compte en 2025 des progrès réalisés.
Nous invitons les autres à faire de même.”

Cependant, toutes les énergies fossiles ne sont pas pénalisées. Le gaz fossile quitte le G7 des Pouilles grâce à un financement public, compte tenu des problèmes d’importation en provenance de Russie.

Dans le communiqué final du G7, nous lisons que, même s’il s’agit d’une réponse temporaire visant à éliminer notre dépendance à l’égard de l’énergie russe, le secteur gazier peut être financé avec des fonds publics.

« Nous reconnaissons que limiter les revenus énergétiques russes est un élément essentiel de notre soutien à l’Ukraine et nous cherchons à mettre fin à une dépendance importante et à œuvrer pour abandonner dès que possible les importations de gaz russe.

Dans ce contexte, nous soulignons le rôle important que l’augmentation des livraisons de GNL peut jouer et reconnaissons que les investissements dans le secteur peuvent être appropriés en réponse à la crise actuelle et pour remédier aux défaillances potentielles du marché du gaz causées par la crise.

Dans le contexte exceptionnel d’accélération de l’élimination progressive de notre dépendance à l’égard de l’énergie russe, les investissements publics dans le secteur gazier peuvent être appropriés comme réponse temporaire, sous réserve de circonstances nationales clairement définies, s’ils sont mis en œuvre d’une manière compatible avec nos objectifs climatiques sans créer des effets de verrouillage, par exemple en veillant à ce que les projets soient intégrés dans les stratégies nationales de développement de l’hydrogène bas carbone et renouvelable.

En résumé, les dirigeants du G7 ont réitéré certains points clés concernant la décarbonation et la transition énergétique :

  • Augmentation des énergies renouvelables : Tripler la production d’énergies renouvelables d’ici 2030 par rapport aux niveaux actuels. Cela implique un investissement important dans des technologies telles que l’éolien, le solaire, la géothermie et l’hydroélectricité.
  • Réduction de la consommation de charbon : Éliminer progressivement la production d’électricité à partir du charbon sans captage et stockage du carbone (CSC) d’ici 2035, ou selon un calendrier cohérent avec l’objectif de limiter l’augmentation des températures moyennes mondiales à 1,5 degré Celsius.
  • Efficacité énergétique améliorée : Doubler le taux mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030. Cela se traduira par une réduction de la consommation d’énergie dans tous les secteurs, du bâtiment aux transports en passant par l’industrie.
  • Soutien à la recherche et à l’innovation : Investir dans la recherche et le développement des technologies propres et innovantes qui seront nécessaires pour atteindre les objectifs de décarbonation.
  • Mobilité durable : Promouvoir la mobilité électrique et d’autres moyens de transport durables pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports.
  • Financement de la transition énergétique : Mobiliser les investissements publics et privés pour soutenir la transition énergétique dans les pays en développement et les pays en transition.

Outre ces engagements, les dirigeants du G7 ont également reconnu le nécessité d’une transition énergétique juste et inclusive.
Cela signifie veiller à ce que les coûts et les avantages de la transition énergétique soient répartis équitablement entre tous les secteurs de la société et que personne ne soit laissé pour compte.

Cependant, il est désormais essentiel que les engagements pris par les dirigeants du G7 se traduisent en actions concrètes, pour garantir que la transition énergétique se produise rapidement, efficacement et équitablement.

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