UE, duel entre l’Italie et la France pour la délégation sur l’industrie



Une fois conclue le match pour les nominations du Conseil européen, les négociations sur la composition de la majorité au Parlement européen qui devra voter pour les noms indiqués par les chefs d’État et de gouvernement pour les plus hautes fonctions des institutions européennes et définir les chiffres et les délégations des commissaires.

Dans ce contexte, l’Italie joue une partie d’échecs délicate avec l’objectif de Giorgia Meloni d’obtenir des positions capables de valoriser le rôle de pays fondateur et de troisième économie de la zone euro. Tout en affirmant le poids de l’Italie et en rejetant un accord préétabli avec la complicité de deux dirigeants lourdement battus aux élections européennes (Macron en France et Scholz en Allemagne), Meloni a laissé la porte ouverte aux négociations en votant contre la nomination du Portugais. Antonio Costa comme président du Conseil européen et Kaja Kallas comme haute représentante pour les Affaires étrangères mais s’abstenant sur Ursula von der Leyen comme présidente de la Commission européenne.

L’abstention est un signal politique clair : nous ne sommes pas disposés à accepter des accords pré-emballés, c’est la raison, mais nous voulons entamer une négociation qui garantisse un rôle central à l’Italie. La demande circule depuis des jours, de la part de la vice-présidence de la Commission européenne et d’un puissant commissaire chargé des dossiers économiques. La première question à résoudre est celle du portefeuille requis et, selon une indiscrétion du Financial Times, il y aurait un bras de fer entre l’Italie et la France pour la même boîte : « un puissant vice-président de la Commission chargé de politique commerciale, concurrence et politique industrielle”. Après il faudra choisir le nom à indiquer et le plus populaire est le ministre des Affaires européennes Raffaele Fitto. Parmi les autres personnalités qui circulent (bien qu’avec moins de chance que Fitto) figurent Elisabetta Belloni, responsable de la gestion du G7 pour le gouvernement, l’ancien ministre de la publicité de Leonardo, Roberto Cingolani, et le ministre de la Défense Guido Crosetto.

Il reste encore du temps jusqu’au 18 juillet, jour où le Parlement européen devra voter sur les nominations proposées par les dirigeants et, comme l’a expliqué le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani dans une interview : “Je conseille à tout le monde de ne pas dramatiser “, des négociations difficiles et des impasses “ont toujours eu lieu”. Tajani a ensuite expliqué : “ceux qui parlent aujourd’hui de l’isolement italien, qui est également impossible pour de nombreuses raisons historiques, politiques et économiques, ont été trop soumis à l’égard de l’Europe dans le passé et notre pays n’en a pas tiré profit”. Hier également, Tajani espérait un vote pour von der Leyen de la part des Fdi au Parlement européen, qualifiant de “inacceptable” la méthode utilisée jusqu’à présent envers l’Italie et fermant la possibilité d’une ouverture de la majorité aux Verts. C’est justement sur la composition de la majorité et le vote (à bulletin secret) au Parlement européen que se joue un autre jeu délicat pour Giorgia Meloni. Le Premier ministre est conscient que, compte tenu des tireurs embusqués, la majorité pour élire Ursula von der Leyen est étroite et qu’une ouverture aux Verts provoquerait une crise au sein du PPE.

Les votes du ECR ou même des 24 eurodéputés FDI pourraient également être décisifs pour tout soutien extérieur nécessaire à l’élection de Von der Leyen (qui en est plus que consciente). Mais avant tout choix politique, le premier ministre souhaite clore la question des nominations italiennes.

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