ARÐ – Intouché par le feu

ARÐ – Intouché par le feu
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La Northumbrie parle encore, à travers les siècles : d’une voix mystérieuse et lointaine, faite de souvenirs de vies poussiéreuses comme des parchemins jaunis, de la poussière des batailles, des paysages naturels enveloppés de brumes brumeuses.
Il le fait avec la voix et le destin sacré d’Arð, la créature solitaire de Mark Deeks (anciennement de Winterfylleth), et nous livre une fois de plus un merveilleux aperçu anglo-saxon de musique mystique et solennelle et de braises ardentes de l’histoire.
“Untouched By Fire” est le deuxième chapitre, encore une fois de Prophecy Productions, d’un voyage né tranquillement et au fil des années dépassant ses propres frontières, sans perdre un seul iota de cette épopée solide et sombre aux échos monastiques qui avait caractérisé ses débuts. en 2022.
Pourtant, si dans “Take Up My Bones” il illustrait l’histoire de la dépouille de Saint Cuthbert, entre les pierres de l’abbaye de Lindsfarne et les royaumes de Mercie, le multi-instrumentiste anglais dessine cette fois la figure du roi Oswald au son de riffs ralentis et imposants, chœurs monastiques et architecture somptueuse faite de violons et de cornemuses (joués par Robina Hully et Beverley Palin, aux côtés de la batterie de Callum Cox et des cordes de Dan Capp, également auteur de l’artwork évocateur de l’album), peignant le récit jonctions avec des coups de pinceau de notes sages.
On retrouve, comme déjà mentionné, toutes les caractéristiques que nous avons appréciées dans le début : la capacité de décliner le funérailles somptueux et introspectif de l’école du scepticisme avec des suggestions de nature absorbée à la Empyrium (« Assailli par les armes »), le susdit chœurs monastiques, baryton, toujours aussi voûtés de cathédrale et fiers comme le vent soufflé – en ce sens “Name Bestowed”, l’un des meilleurs morceaux de l’album selon l’écrivain, continue de nous donner la chair de poule même après de nombreuses écoutes – et le goût de des riffs épiques et noircis (certainement partie intégrante de l’activité de Deeks avec le groupe mère).
Pour enrichir une proposition consciente et compacte, on retrouve une plus grande confiance dans la phase d’écriture (certainement aussi le résultat d’apparitions en direct, d’abord inattendues puis de plus en plus fréquentes) dans la confection de moments rugissants comme le surf sur les falaises de la région et suspendu des morceaux dans lesquels il est impossible de ne pas se perdre (du premier « Cursed To Nothing But Pacience » au final « Casket Of Dust »), ainsi qu’un goût pour les suggestions délicates et presque prog, modulé par le regard sur l’œuvre des derniers Enslaved ou Borknagar et filtré par un tout qui a un goût vraiment délicieusement anglo-saxon, comme on peut l’apprécier dans la progression lente et désolée de “He Saw Nine Waters”, parsemée de notes de guitare aiguës et avec une de ces ouvertures, vers le fin de la chanson, qu’on n’oubliera pas – heureusement ! – si facilement.
Cela montre comment, dans un genre qui fait de la lenteur et d’une certaine « staticité » ses piliers, on peut tracer sa propre voie de manière personnelle sans vouloir à tout prix innover son son au-delà d’on ne sait quelles frontières ; ici au contraire, c’est dans la fouille, en quelque sorte presque philologique, du passé que l’on trouve ses forces, en travaillant au burin (dans la composition autant que dans la production, capable là encore de rehausser les tonalités « liturgiques » que épiques ou acoustiques) pour les restituer à des auditeurs véritablement capables de briller.
Nous attendions avec impatience d’entendre à nouveau la voix de cette région du nord-est de la Grande-Bretagne dans la tonalité unique qu’Arð a apportée au paysage musical d’aujourd’hui, et nous sommes vraiment heureux de dire que nos attentes ont non seulement été satisfaites, mais largement dépassées.
En ce qui nous concerne, “Untouched By Fire” est candidat comme l’un des albums de l’année, et c’est certainement un album que les amateurs du genre ne peuvent s’empêcher d’apprécier.

“De l’île ou du champ de bataille
Retour invaincu
Peu face à beaucoup »

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