PYRAMIDE NOIRE – Les chemins du temps sont vastes

PYRAMIDE NOIRE – Les chemins du temps sont vastes
PYRAMIDE NOIRE – Les chemins du temps sont vastes

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Malgré leur renommée de groupe culte, acquise en quinze ans de carrière honnête, Black Pyramid n’a jamais réussi à confirmer les bonnes impressions suscitées par leurs débuts en 2009 (un admirable manuel sludge/stoner), se limitant à des alternances courageuses mais pas tout à fait dans focus (« Vol. II », où l’on semble entendre les Melvin aux prises avec un répertoire de chansons pirates) à des sorties impromptues comme « Stormbringer » et « Adversarial » – le premier une agréable collection de faces B et de rareté, l’autre un long EP où la comparaison entre le morceau phare, l’extraordinaire numéro sludge/doom « Swing The Scimitar », et le reste de l’offre est plutôt impitoyable.
Réunis en 2015 après une pause de deux ans, les trois originaires du Massachusetts ont pris tout le temps nécessaire pour finaliser les intuitions présentes dans les chapitres d’enregistrement précédents et développer le nouveau “The Paths of Time Are Vast”, désormais publié chez Totem Cat Records. . Le résultat de ces efforts apparaît évident dès “Bile, Blame And Blasphemy”, le nouveau manifeste sonore du groupe, un appel aux armes dont High On Fire serait fier et qui développe pendant douze minutes des sons continuellement changeants, entre cadences martiales, digressions électriques soudaines et concessions généreuses au space-rock.
Le groupe n’avait jamais bénéficié d’une production aussi brillante, et le mérite revient au moins en partie au fidèle collaborateur Justin Pizzoferrato, déjà aux côtés de Dinosaur Jr., évoqué ici dans les breaks de guitare pétillants qui adoucissent le monolithique « The Crypt On The Borderlands ». , un morceau qui pourrait légitimement appartenir au recueil de chansons des Melvins susmentionnés.
Soyons clairs, Black Pyramid n’invente rien, ils retravaillent simplement les influences qui les ont inspirés ; les chansons qu’ils produisent savent cependant rivaliser (parfois les surpasser) avec celles de leurs maîtres, comme “Take Us To The Threshold”, qui réussit la magie de recréer l’équilibre entre mélodie et agressivité que Mastodon a montré dans ” Cassez le Skye ».
L’album ne montre aucun point faible, pas même dans les deux suites qui monopolisent la deuxième partie : les trois mouvements de la pièce titre captivent l’auditeur pendant vingt minutes, alternant des blues durs et rugueux (“The Paths of Time Are Vast pt. 2”) et de longs passages psychédéliques (« The Paths of Time Are Vast pt. 3 », proche du Kylesa plus expérimental), tandis que dans « The Quantum Phoenix » le chant d’Andy Beresky se détache imperturbablement sur un fond rythmique furieux (remarquable en l’occurrence l’œuvre d’Andy Kivela et Eric Beaudry à la batterie et à la basse), comme dans une version augmentée des meilleurs morceaux de Nebula.
« The Paths of Time Are Vast » est, en somme, le disque que Baroness aurait pu enregistrer après « The Blue Record » s’ils n’avaient pas succombé trop tôt à la tentation de capitaliser sur leur talent, ou le successeur de « Blood Mountain ». » dont rêve Mastodon n’a pas encore été publié.
Pour l’écrivain, en tout cas, un des records de l’année.

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