Le lancement du Starliner échoue à nouveau. Le compte à rebours de Boeing vers l’espace s’arrête à la dernière minute

Cette fois-ci, le vaisseau spatial Starliner de Boeing n’a pas non plus réussi à décoller. Un problème technique a stoppé le compte à rebours 3 minutes et 50 secondes après le lancement. On ne sait pas exactement quel était le problème : les ordinateurs de bord ont remarqué que quelque chose n’allait pas et ont automatiquement arrêté les procédures de lancement.

Les deux pilotes d’essai de la NASA étaient déjà prêts à bord sur la rampe de Cap Canaveral en Floride lorsque l’arrêt est arrivé. Il s’agit du deuxième report pour Boeing après celui de début mai. Si le défaut peut être réparé rapidement, un nouveau lancement sera tenté dimanche. Deux autres fenêtres sont prévues les 5 et 6 juin, sinon il faudra encore attendre dix jours.

L’entreprise aéronautique américaine se retrouve ainsi, avec déjà quatre ans de retard, incapable de retracer le même itinéraire que SpaceX, la société de l’entrepreneur Elon Musk, qui transporte des astronautes vers la Station spatiale et retour depuis 2020.

Il y a dix ans, la NASA a décidé de s’appuyer sur des particuliers pour s’affranchir de la dépendance vis-à-vis de la Russie pour le lancement de ses équipages. Depuis le retrait des navettes spatiales en 2011 et jusqu’à l’arrivée de SpaceX, le seul transporteur capable d’atteindre la Station était le vaisseau spatial russe Soyouz, qui vendait à prix d’or les billets pour les vols des astronautes américains.

Pour le lancement inaugural de Starliner, la NASA a décidé de s’appuyer sur deux de ses astronautes les plus expérimentés, Butch Wilmore, 61 ans, et Suni Williams, 58 ans, tous deux ayant volé par le passé à la fois sur la Navette et sur le Soyouz. Même la fusée qui était censée mettre Starliner en orbite est construite par une entreprise privée : Ula, United Launch Alliance, une coentreprise entre Lockheed Martin et Boeing lui-même.



Les deux astronautes Butch Wilmore et Suni Williams avant de monter à bord du vaisseau spatial

Lorsqu’en 2014 la NASA a signé un contrat de 4,2 milliards de dollars avec Boeing et de 2,6 milliards avec SpaceX pour développer de nouveaux lanceurs spatiaux, personne n’aurait parié que l’entreprise d’Elon Musk aurait battu le temps avec un tel rival.

Le chemin de Boeing vers les étoiles a été plus lent que prévu (les retards spatiaux s’accompagnent de doutes sur la sécurité des avions de la compagnie américaine). Même le lancement inaugural de Starliner, prévu il y a trois semaines, avait déjà été reporté. Une fuite d’hélium dans le moteur et une valve défectueuse ont contraint les astronautes à débarquer alors qu’ils portaient déjà leur ceinture de sécurité.

En 2019, lors d’un lancement test sans astronautes, Starliner a dévié de sa trajectoire et n’a pas réussi à atteindre la Station spatiale. Deux ans plus tard, un autre problème de valve a contraint Boeing à annuler le lancement. Un défaut qui a mis plus de temps que prévu à se résoudre concernait le parachute chargé de freiner la capsule à la rentrée.

Aujourd’hui, Starliner aurait dû atteindre la Station spatiale après une journée complète de voyage. Le vaisseau spatial Boeing s’est vu confier une pièce de rechange indispensable à la vie à bord de la Station. L’appareil qui purifie l’urine des astronautes et la transforme en eau potable est en effet en panne. Actuellement le liquide est stocké dans des réservoirs, mais leur capacité est limitée et l’arrivée du Starliner aurait été accueillie avec soulagement par les habitants de la Station.

Lorsque – estimé en 2030 – la Station spatiale sera retirée et ramenée sur Terre, SpaceX et éventuellement Boeing pourront transporter des astronautes et des touristes vers de nouvelles bases orbitales dont la NASA encourage la construction. En le confiant, comme c’est désormais une pratique courante, toujours à des entreprises privées.

PREV « Dimarco est absent, Bastoni reste à évaluer. Fagioli mérite de l’espace”
NEXT de la “querelle” en ligne aux fusillades