Ouverture à la psychiatrie uniquement sur papier

de Pietro Pellegrini

03 JUIN

Cher Directeur,
mon collègue Andrea Angelozzi a raison de souligner que dans la disposition (décret ou projet de loi ?) du ministre Schillaci sur les listes d’attente, le financement de la psychiatrie est absolument insuffisant : 80 millions par rapport à un besoin de 2,5 milliards d’euros nécessaire pour atteindre les 5 tant cités et demandés. % des dépenses de santé. De plus, il est totalement insuffisant, même pour couvrir l’augmentation des coûts due à l’inflation, à l’augmentation des frais de séjour et aux nouveaux contrats des organisations du tiers secteur. Avec moins de moyens réels, l’ouverture, quoique appréciable, à la possibilité d’embaucher du personnel à titre exceptionnel reste sur le papier.

L’article 21, qui prévoit 40 millions d’euros pour la construction de nouveaux REMS ou l’entretien de ceux existants, suscite également des doutes. Tout d’abord parce qu’il n’y a aucune référence à un accord au sein de la conférence permanente pour les relations entre l’État, les régions et les provinces autonomes de Trente et Bolzano. En effet, un accord important avait d’ailleurs été approuvé par ce gouvernement le 30 novembre 2022 et il serait donc très important de procéder à sa mise en œuvre.

Points régionaux uniques (PUR), gestion des listes d’attente avec de nouveaux critères donnant la priorité aux détenus « sine titulo » et aux délits graves, les protocoles et l’accompagnement de la DSM sont essentiels pour améliorer la fonctionnalité de l’ensemble du système. Des ressources seraient nécessaires pour la santé mentale dans les établissements pénitentiaires et pour promouvoir des mesures alternatives, y compris l’application de l’arrêt 99/2019 de la Cour constitutionnelle, afin de réduire la surpopulation, l’automutilation et d’autres actes préjudiciables.

Avant de procéder, une analyse des situations régionales est essentielle pour comprendre l’état de mise en œuvre de la loi 81/2014 et intervenir de manière sélective. Comme on le sait, la liste d’attente est concentrée à plus de 80 % dans cinq régions et concerne principalement des mesures de détention temporaire. L’opportunité de l’accès au REMS est souvent évoquée, notamment pour les sujets présentant une psychopathie ou un usage de substances.

Pour ouvrir de nouveaux REMS, aux coûts de construction estimés entre 8 et 10 millions d’euros pour chaque REMS, s’ajoutent des coûts de gestion d’environ 3 millions d’euros/an. Ainsi, dans une situation de manque de ressources, il s’agit de faire des choix en pesant largement les bénéfices et les risques. Comme on le sait, si le modèle opérationnel ne change pas, la simple augmentation du nombre de lits entraîne leur occupation rapide et le problème demeure. Je ne pense pas que ce serait une solution d’augmenter les REMS “nationaux” comme Calice al Cornoviglio (SP), autorisés par le gouvernement précédent, violant les principes de territorialité et rendant ainsi le traitement au DSM et donc les démissions et le turnover encore plus difficile. Le soutien aux DSM est la priorité car la majorité des patients faisant l’objet de mesures judiciaires se trouvent sur le territoire et environ 70 % sont hébergés en résidence. Il est nécessaire de mettre en œuvre un plan pour la sécurité et la qualité des soins, sujet évoqué à plusieurs reprises, après l’assassinat de la psychiatre Barbara Capovani et les accidents tragiques survenus aux patients.

On espère qu’au cours de la discussion, il y aura une écoute et une large consultation publique également en vue du PASM annoncé.

Pietro Pellegrini
Directeur du Département Intégré de Santé Mentale pour les Addictions Pathologiques de la Régie Sanitaire Locale de Parme

03 juin 2024
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