Autonomie différenciée, il est trop tôt pour se résigner

Après l’approbation de l’autonomie différenciée, nous nous trouvons dans une position intermédiaire. La loi Calderoli a établi une procédure pour parvenir à la dévolution des matériels aux Régions qui en font la demande. La route est libre, les accords restent à conclure pour achever les travaux.

Un objectif historique irréversible sera ainsi atteint. Il ne reviendra plus à l’État de sauvegarder les droits fondamentaux sur l’ensemble du territoire national, mais aux Régions sur la base de négociations définies séparément avec le gouvernement. Ce sera la fin de la solidarité nationale et de toute idée de pays unitaire. Un résultat également à l’abri de tout doute : les accords, qui seront définis par le gouvernement en place et l’actuel ministre des Autonomies, seront approuvés par un parlement silencieux à la majorité absolue et ne pourront même pas être soumis à une abroger le référendum. En vigueur pour l’éternité, malgré la prédiction hypocrite d’une durée de dix ans des accords (et que se passera-t-il s’il n’y a pas de consensus dans la région pour se retirer ?). Tout est désormais prêt pour que le visage de la République change.

Que peut-on faire pour empêcher ce résultat annoncé ? Quelque chose peut encore être tenté, mais il faut agir immédiatement et être conscient des vertus et des limites dans lesquelles on peut opérer. Ce sont des mesures qui ont été évoquées à plusieurs reprises par ce journal, mais elles méritent d’être rappelées.

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L’égoïsme comme mesure de toutes choses

LE PREMIER MOT c’est aux Régions de décider. Ils peuvent soumettre la loi nouvellement votée au Conseil. Il suffit qu’une région exerce le droit que lui attribue l’article 127 de la Constitution. Cet article prévoit que dans les 60 jours suivant la publication d’une loi, les Régions peuvent soulever une question de légitimité pour des atteintes à leur domaine de compétence. Jusqu’à présent, nous avons entendu de nombreux présidents, notamment des régions du sud, certains même de droite, dénoncer les risques que l’adoption des accords entraînerait pour la stabilité du pays. Ils ont désormais la possibilité de faire valoir leurs raisons devant le Conseil.

Un contrôle sur ce point me semble nécessaire et même respectueux des rôles mutuels de l’Etat et des Régions. Toutefois, ce serait un très mauvais signal s’il n’y avait pas de tels recours. Parce que cela démontrerait que les représentants institutionnels ne sont pas capables de réagir en laissant prévaloir les calculs politiques ou (dans le cas des régions actuellement gouvernées par la droite) la loyauté de la majorité. Une démonstration de la façon dont l’autonomie régionale a fonctionné en profondeur.

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Les droits des citoyens ne sont pas ceux des régions

On ne peut pas dire quelle sera l’issue de l’appel, ce que décidera le Conseil. Il s’agit pour l’instant de faire valoir toutes les raisons qui détermineraient les violations des articles et principes constitutionnels à commencer par celle de l’égalité et la prétendue violation des droits fondamentaux dans les différentes parties du territoire national. Ensuite, la parole ira à la Cour.

La deuxième voie qui peut être empruntée est celle de demander l’abrogation de la loi qui vient d’être approuvée par référendum. Il ne s’agit pas d’une voie alternative à la première, voire complémentaire. Il ne s’agit pas de l’illégitimité constitutionnelle de la loi Calderoli, mais de son mérite politique. Il peut être activé par 500 mille électeurs ou par cinq conseils régionaux. Dans ce cas également, il serait physiologique qu’une loi aussi controversée et combattue par de vastes secteurs de l’opinion publique provoque l’activation de cet instrument de participation que la Constitution met à disposition : le référendum.

Je vois que toute l’opposition, enfin unie, dit vouloir s’engager dans cette voie. Eh bien, une forte réaction. Quel est le scandale si ceux qui n’aiment pas une loi aussi importante veulent la soumettre au jugement populaire ? Même dans ce cas, on pourrait dire : si ce n’est pas le cas, quand ?

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Le Front du Non est la promesse d’une alternative

Mais il faut bien comprendre qu’il s’agit également d’un défi difficile, non dénué d’obstacles, qu’il faut donc relever avec décision et en connaissance de cause.

Ce sont les conditions « factuelles et juridiques » qui rendent le défi très complexe. Tout d’abord, la réglementation en vigueur en matière de référendum impose des délais très courts (les signatures doivent être recueillies ou les demandes approuvées par les Régions avant fin septembre). Deuxièmement, la recevabilité de la demande de référendum ne peut être considérée comme acquise, à la lumière de la jurisprudence constitutionnelle antérieure, qui est en réalité très controversée et mal définie. Troisièmement, la désaffection à l’égard de la politique (les dernières élections ont été dramatiquement explicites) rend le quorum de validité – la participation d’au moins la moitié des personnes ayant le droit de voter – extrêmement difficile à atteindre, en l’absence d’une grande implication populaire.

Bien sûr, à ce stade, il n’y a pas beaucoup d’autres voies possibles. Par conséquent, cela vaut la peine d’essayer de gravir la montagne. En fin de compte, c’est un voyage qui se fait par étapes et, même si nous n’atteignons pas le sommet, le voyage, s’il est pris au sérieux, pourrait toujours s’avérer vertueux, il pourrait encore servir à sortir de l’antre dans lequel le progressiste les forces semblent s’être enfermées, commençant à se faire sentir. Laisse-moi expliquer. Qui peut nier que la collecte de plus d’un demi-million de signatures contre le projet d’autonomie différenciée en août ne représenterait pas un signe de vitalité et d’harmonie des forces progressistes avec le pays ? Et cela en soi, à notre époque, serait un résultat.

C’EST VRAI que la recevabilité ne peut être tenue pour acquise, mais il est également vrai que les doutes soulevés reposent sur une jurisprudence tout à fait contestable et sur des arguments très fragiles. Nous en reparlerons une autre fois, mais il est hautement discutable qu’un référendum puisse être empêché sur la base des deux arguments habituellement avancés : d’une part le lien avec le budget, qui est exclusivement formel face à une invariance financière déclarée ; tout autant que le caractère présumé contraignant d’une loi purement procédurale face à une disposition constitutionnelle qui n’« oblige », mais simplement « autorise » la demande de formes supplémentaires d’autonomie. En tout cas, c’est un jeu qui vaut la peine d’être joué. Ensuite, le dernier mot reviendra à la Cour, mais chacun a son propre rôle.

Enfin, sur le défi du quorum, beaucoup de réalistes ne se font pas d’illusions en pensant pouvoir briser le mur de l’abstentionnisme chronique qui dans le cas du référendum s’ajouterait à celui induit au contraire par les absents pour cause. Ce serait le plus grand défi. Vous pouvez perdre, mais si vous ne vous battez pas, vous êtes déjà perdu.

Une dernière réponse à ceux qui affirment que le gouvernement pourrait de toute façon procéder à des accords même après l’abrogation de la loi Calderoli. Oui, c’est vrai, mais c’est un argument réversible qui ne prend pas en compte la « plus-value symbolique » des appels au peuple. L’histoire des référendums nous l’enseigne.

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