Et c’est immédiatement Remco. Rien que des doutes…

Le contre-la-montre du Dauphiné a immédiatement mis en évidence une chose : Remco Evenepoel est de retour et bien aussi. A Neulise, le champion du monde a été l’auteur d’une performance très importante. Et pas seulement pour la victoire, mais aussi pour comment et quand cette victoire a eu lieu.

Le comment : il n’a pas dominé haut la main dès le premier mètre, comme cela arrive la plupart du temps, mais il a aussi dû s’énerver contre Josué Tarling. Le quand : C’était le premier véritable grand test après l’incident du Pays Basque.

Remco est désormais leader avec 33″ sur Roglic, 1’04” sur Jorgenson et 1’11” sur Gee, maillot jaune avant le contre-la-montre
Remco est désormais leader avec 33″ sur Roglic, 1’04” sur Jorgenson et 1’11” sur Gee, maillot jaune avant le contre-la-montre

Parole à Velo

Avec Marco Velo, technicien du contre-la-montre du Federciclismo, nous sommes revenus sur le contre-la-montre du Dauphiné. Et nous l’avons aussi fait dans une clé olympique, dans une clé Filippo Gannajuste pour ne pas tourner autour du pot.

«Comment ai-je vu Remco ? Fort, très fort. Je n’avais aucun doute sur le fait qu’il l’était, qu’après l’accident il était déjà un peu moins à ce niveau. Cette chose ne me laisse pas très calme ! Il a battu un très bon Tarling. Que puis-je dire… nous le savions. Pas besoin d’en faire trop le tour, les noms de Paris sont avant tout ces trois-là : Remco, Tarling et Pippo. Ce sont eux qui concourront pour l’or et les médailles».

«Le parcours d’aujourd’hui vers le Dauphiné est assez similaire à celui de Paris. Peut-être qu’il a été un peu plus dur en seconde période (dans la partie la plus rapide, Tarling était un peu plus rapide que Remco, ndlr). Cela nous dit qu’ils se battront jusqu’au bout. Mais je crois aussi que Pippo a la tête pour arriver à Paris le mieux possible. Il y a dix jours c’était les autres qui le regardaient au Giro, maintenant c’est lui qui les regardait et sûrement il aura dit : comme ils vont vite !».

Pour Velo, le test tricolore reste important, notamment pour analyser ensuite la puissance, l’efficacité et la vitesse dans une clé olympique. Et aussi les sensations…

Et en parlant de sensations : si Remco continuait de dire que son omoplate lui faisait mal en position contre-la-montre, Velo vantait sa stabilité : «Cela semblait très solide dans l’ensemble et encore plus composé que d’habitude. Il ne semblait même pas pousser aussi fort. Et il s’est avéré qu’il était très, très aérodynamique”, donc un signe qu’il allait bien. «Espérons qu’il va déjà trop bien!».

Je ne veux pas nier Velo, mais Remco lui-même a déclaré après son arrivée qu’il n’était pas encore au sommet. «Mais – dit le Belge – ça s’est mieux passé que prévu. C’était dur contre Tarling, surtout quand j’ai appris qu’au deuxième intermédiaire j’étais toujours en retard. Mais cette victoire était vraiment un bon signe.”

L’adaptation de Roglic aux nouveaux matériaux semble optimale
L’adaptation de Roglic aux nouveaux matériaux semble optimale

Bravo Primoz

L’autre “news” du jour, mais en clé Tour de France cette fois c’est Primoz Roglic. Troisième, à 39″ de Remco, mais meilleur parmi les grands noms du classement général. Non pas qu’Evenepoel ne doive pas compter parmi les prétendants au maillot jaune, mais en ce sens il donne moins de garanties que Vingegaard, Pogacar et Roglic lui-même.

«En fait – continue Velo – Roglic a réalisé un bon contre-la-montre. Il est toujours champion olympique de la spécialité, même s’il faut dire que Tokyo était un contre-la-montre particulier, très dur avec ses 650-700 mètres de dénivelé. J’ai aimé sa gestion de l’effort, on voit qu’il a de l’expérience et des aptitudes pour ce type de tests. Après ce contre-la-montre, il gagnera certainement en confiance, à tous points de vue. »

«Roglic a apporté avec lui la cadence de Visma. Il était très agile, à 100 tr/min ou plus. Il a profité des connaissances acquises dans l’ancienne équipe. Il me semble qu’il se rapproche du meilleur Roglic et ce n’est pas une mince affaire à son âge (34 ans, ndlr).

«Tout d’abord – a plaisanté Roglic – je suis resté sur le vélo ! Je ne suis pas tombé… Je continue de grandir, mais faire ces efforts est très important pour moi. À l’entraînement, je ne peux pas pousser jusqu’à cette limite. Alors, beau temps, voyons maintenant les montagnes. »

L’exemple de Buitrago

Il n’y a pas de grandes notes du Dauphiné. La grande limitation de certaines équipes pour cette discipline est apparue malgré des athlètes dotés d’excellentes jambes, lit-on Groupama-Fdj qui, en ajoutant les performances de Grégoire et Gaudu, a obtenu plus de 6′.

Une fois de plus, la perfection a émergé, également soulignée par Velo, de la position et des matériaux du Visma-Lease a Bike, avec un super Matteo Jorgenson. Un poste tout à fait moderne. Dos plat, “grand casque” aérodynamique et fermeture pratiquement totale entre les mains et le casque. Le tout avec une très grande agilité.

Et puis il y a Santiago Buitrago. Le Colombien a reçu 2 minutes de Remco, mais il est sans doute le plus gros grimpeur. On voit qu’il a travaillé sur cette discipline. «Et c’est important de le faire même si on n’est pas un spécialiste», a souligné Velo (pensez par exemple aux deux dirigeants de Groupama-Fdj).

«Santiago, quand il va bien, est capable de bien jouer même au cor et cela me plaît. Je pense à nos garçons et je pense aux longs contre-la-montre qui ont été inclus dans ces courses entre le Giro et le Dauphiné… est-ce le bon moment ? Qu’on comprend une fois pour toutes que cette discipline est très importante si l’on veut aussi réussir dans les courses par étapes ? Et les sociétés de jeunes doivent le comprendre… pas les pros.

«Dimanche dernier, j’assistais au contre-la-montre organisé par Pedale Romanengo. Il y avait beaucoup d’enfants, d’étudiants et de juniors, et même de moins de 23 ans. J’étais très, très heureux de voir cet enthousiasme et cette envie de progresser même si vous n’êtes pas un spécialiste comme Buitrago.”

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