nous sommes parmi les 6 pays à jouer sur toutes les surfaces

nous sommes parmi les 6 pays à jouer sur toutes les surfaces
nous sommes parmi les 6 pays à jouer sur toutes les surfaces

C’est une Italie de plus en plus polyvalente. De plus en plus herbivore, même. S’il était joueur, on le qualifierait d'”universel”. Et ce ne sont pas seulement les résultats qui le soulignent, avec Berrettini, Sinner, Musetti (mais aussi Elisabetta Cocciaretto) arrivant au terme des tournois sur pelouse. La grandeur du tennis italien d’aujourd’hui réside aussi dans les possibilités qu’il offre sur son territoire, dans l’organisation d’événements majeurs, ainsi que d’événements plus petits mais tout aussi fondamentaux pour créer la base et la rendre de plus en plus solide.

Exemples? Gaiba, Wta 125. Un petit miracle dans la province vénitienne – dans une petite réalité de pas même un millier d’habitants – qui en soi représente déjà un modèle de bonne gestion. Mais en réalité, il faut le considérer dans un contexte plus large. Grâce à l’idée (et à l’entreprise) de quelques jeunes qui rêvent de créer quelque chose d’inédit sur notre territoire, L’Italie est aujourd’hui l’un des six pays au monde à accueillir un tournoi de circuit – ATP ou WTA – sur gazon, et l’un des cinq à en programmer un sur toutes les surfaces. Les autres? Il s’agit de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’Espagne, des États-Unis et évidemment de la Grande-Bretagne, patrie du green mais sans épreuves sur terre battue. En parcourant la liste, il y a des absences qui ressortent, comme celles de la France et de l’Australie.

Alycia Parks est la championne de l’édition 2024 du Veneto Open promu par la Région Vénétie, son premier titre en carrière sur gazon (photo Creativite Idea)

Un tournoi unique, celui de la province de Rovigo. « Jouer Gaiba – souligne Tathiana Garbin, capitaine de l’équipe nationale italienne – est très important pour les Italiens : ils peuvent profiter de cette opportunité qui s’est présentée, entre autres, dans ma région même, ce qui rend tout particulièrement agréable pour moi qui suis née non loin. C’est une opportunité pour chacun de progresser dans le jeu, car le gazon amène à être offensif, à fréquenter davantage le filet. Il vous permet d’élaborer un plan de match qui peut être poursuivi avec succès ailleurs. Mais ce n’est pas tout : jouer dans ce tournoi, contre des joueurs internationaux, garantit à nos joueurs l’acquisition de compétences supérieures. Finalement, jouer chez soi, avec le soutien du public, est réconfortant mais permet en même temps d’apprendre à gérer la pression.

Le gazon italien est une agréable surprise née de la passion pour ce type particulier de tennis, si anachronique et pourtant si beau à voir et à jouer. « Chez Gaiba – continue Tathiana – la passion se voit et on remarque immédiatement que les gars derrière l’organisation savaient rêver. Au début c’était un Open et ça se jouait vraiment entre amis. Aujourd’hui, l’événement a réussi à se développer pour devenir une arène internationale. Un rêve devenu réalité. Une démonstration qu’avec de la persévérance, on peut obtenir des résultats inimaginables. Gaiba est un exemple, il est comme un athlète qui grandit étape par étape jusqu’à pouvoir rivaliser avec les meilleurs.”

Et qui sait, peut-être que quelqu’un voudra imiter le projet. Bien sûr, les conditions météorologiques en Italie, en été, ne sont pas les mêmes qu’en Grande-Bretagne ou en Hollande, ou même en Allemagne. Nous n’avons pas ce climat frais et humide idéal pour gérer les pelouses. Mais nous avons beaucoup de passion et un mouvement tennistique désormais capable de générer des petits miracles. La reine du gazon reste la Grande-Bretagne, qui a construit autour de Wimbledon un circuit de tournois ATP, WTA et Challenger qui amène de nombreux joueurs à créer une voie d’approche entièrement britannique.

Mais dans la tradition verte, il y a aussi la Hollande (avec Bois-le-Duc) et surtout l’Allemagne, avec cet événement de Halle qui fut le terrain de conquête de Roger Federer tout au long de sa carrière. Il y a quelques années, la Turquie apparaissait sur le gazon (Lorenzo Sonego a gagné à Antalya en 2019), tandis que maintenant l’Espagne (avec Majorque) s’essaye avec les 250 avant les Championnats. Seule Majorque, avec Gaiba, partage le « jardinier », Gordon Johnstone. Anglais, évidemment, qui a grandi professionnellement en entretenant les pelouses sacrées de Church Road. Parce que l’innovation, c’est bien, mais le tennis sur gazon est une question tellement complexe qu’elle nécessite une grande expérience pour être menée à bien.

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