Encore un meurtre au travail, ou plutôt trois chaque jour….

Encore un meurtre au travail, ou plutôt trois chaque jour….
Encore un meurtre au travail, ou plutôt trois chaque jour….

Le texte suivant a été publié dans la revue One Health le 16 avril 2024

Sécurité au travail: repartir du respect des règles de base (onehealthfocus.it)

il faut malheureusement ajouter les 5 ouvriers tués à Casteldaccia (Palerme) le 6 mai 2024….

La première réaction, presque instinctive, face à un énième accident du travail si grave qu’il a « transpercé » les médias est la conviction que cet événement s’est produit en raison de la violation d’une exigence réglementaire par un ou plusieurs « sujets ou acteurs de la prévention ».

De ce constat élémentaire, en soi correct et vérifiable par toute personne « de la profession », il découlerait que le respect de la loi suffit à éliminer ou réduire les accidents (et les maladies professionnelles). En d’autres termes, tout peut être évité grâce à des actions objectives (« la prévention se fait avec des systèmes » disait-on dans les années 70 et au-delà).

Il est indéniable que le volet technico-réglementaire constitue l’outil « de base » sur lequel doit s’appuyer toute politique de prévention : sans respect des « règles élémentaires », il n’y a aucune possibilité de sortir du cercle vicieux des handicaps, des décès et les maladies liées au travail.

Pourtant, comme dans toutes les « affaires humaines », il y a plus et le côté technique s’accompagne et interagit avec un côté humain, subjectif et incontournable.

Cette preuve est reconnue par le décret législatif 81/2008 et les réglementations connexes où sont identifiées de nombreuses personnalités, selon le sujet, qui contribuent (ou vice versa sont absentes) à l’identification et à la mise en œuvre d’interventions de prévention et de protection sur les lieux de travail individuels : employeurs, installateurs. , médecins compétents, fabricants de machines, ouvriers, gestionnaires, agents de maîtrise, coordinateurs de sécurité (chantiers), responsables des services de prévention et de protection, délégués à la sécurité des travailleurs, clients…

La « dialectique » et la comparaison entre ces chiffres et leurs imitations concrètes est appelée à résoudre, à partir de l’évaluation de tous les risques, l’élément subjectif (relation entre les personnes en charge des fonctions de sécurité) qui est confronté aux données objectives (techniques). -normatif) détermine le résultat.

L’élément subjectif pour les travailleurs d’aujourd’hui signifie principalement la difficulté d’être reconnu comme tel : précarité contractuelle, conditions de travail peu favorisant les liens avec le travail et la communauté de travail, absence de démocratie sur le lieu de travail. En un mot, la difficulté de ressentir et d’être un sujet dans lequel son individualité et celle des autres collègues (on parlait dans les années 1970 d’un « groupe homogène » caractérisé par l’exposition aux mêmes risques) devenait collective et se confrontait à sa propre raisons, objectifs et, dans certains cas, avec sa propre « science » une alternative au mode de production capitaliste, conduisant à des gains en droits ainsi qu’en autoprotection dans l’usine.

L’élément subjectif est au contraire “joué” par l’autre partie (pour simplifier, par les employeurs) comme formule d’attribution du blâme à la personne lésée et de l’absence ou de la responsabilité limitée de sa part. Le travailleur est inattentif, enlève les protections ou, en cas d’inadaptation/absente, met ses mains là où il ne devrait clairement pas, l’employeur n’en avait pas conscience et n’a jamais eu l’intention délibérément de mettre les travailleurs en danger (d’où la responsabilité, lorsqu’elle est reconnue, négligent et non malveillant) et a en tout cas droit à un “bouclier criminel”, comme également récemment demandé, ou à ne pas être considéré comme un potentiel “responsable” (enquêté) a priori.

Lorsque la nécessité d’une « culture de sécurité » et de formation et d’information est soulignée, les employeurs et pas seulement eux font référence à un public de travailleurs qu’ils considèrent comme des sujets inertes à qui il faut inculquer des préceptes d’attention et d’autoprotection, ne se considérant pas comme des sujets inertes. responsable si le travailleur, dans les conditions concrètes et dans le contexte – dangereux – de son activité, se blesse de toute façon. Sans parler de la situation chaotique des matières de formation où se mélangent « pirates » et matières correctes qui ne sont pas réglementées comme l’exigent les accords État-Régions.

Comment s’en sortir ? Certainement en réactivant la dialectique (la comparaison et même l’affrontement) entre les acteurs de la prévention à partir du renforcement de la position des travailleurs, individuellement et en tant que groupe homogène, garantissant la démocratie sur le lieu de travail, surmontant l’absence de protections liées aux nombreuses des régimes contractuels toutefois précaires. Revoir le rôle de l’INAIL et les fonctions nationales du système de contrôle en renforçant les territoires (Autorités Locales de Santé) en termes d’opérateurs et d’activités, en reconstruisant les relations entre les travailleurs et les organismes publics de contrôle ou de prévention. Reconnaissance de la gravité sociale des accidents du travail dans le cadre judiciaire (elle permettrait de modifier les cas existants en introduisant le nouveau « meurtre au travail » et en renforçant les outils d’enquête au Parquet), en termes simples garantissant la « certitude de la peine” ainsi que, pleinement, les droits des personnes lésées.

Marco Caldiroli – Président de Médecine Démocratique

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