Le Hamas prend son temps sur l’accord

DE NOTRE CORRESPONDANT
JÉRUSALEM
– Il siège au petit conseil de guerre même s’il n’a jamais porté l’uniforme. Benjamin Netanyahu n’a pas pu le nommer ministre parce qu’Aryeh Deri avait évité la prison pour fraude fiscale, une énième condamnation, après avoir promis aux juges qu’il prendrait sa retraite. Cependant, il veut à ses côtés l’un des hommes politiques les plus experts et les plus intrigants, le fondateur du Shas, entré au Parlement il y a plus de trente ans. Ceux qui peuvent assister aux réunions disent qu’il parle peu et surtout des questions liées aux otages. C’est donc lui qui met le poids de ses députés et de ceux de l’autre parti ultra-orthodoxe en faveur de l’accord avec le Hamas. pour une pause dans les combats en échange de la libération des 120 derniers prisonniers kidnappés détenus par les terroristesparmi eux, 42 ont été déclarés morts par les renseignements militaires.

Le premier ministre trouve le soutien de la majorité dans le gouvernement d’urgence, il ne lui suffirait pas de maintenir la majorité si Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, les deux ministres messianiques et extrémistes, partaient pour protester contre l’accord qu’ils considèrent un aveu de défaite. Le soutien viendrait de Yaïr Lapid, le leader de l’opposition, qui a déjà dit à Bibi, comme on le surnomme, de ne pas s’inquiéter.

Les détails doivent encore être discutés et les dirigeants du Hamas semblent vouloir prendre leur temps, malgré les destructions : les Palestiniens tués ont dépassé les 37 000, selon le ministère de la Santé de Gaza qui ne fait pas de distinction entre civils et combattants. Les conditions humanitaires sont de plus en plus désastreuses et les troupes retournent opérer dans la zone de Bureij où elles avaient déjà combattu l’automne dernier. Une délégation de l’organisation devrait être au Caire pour évaluer la proposition israélienne annoncée vendredi dernier par Joe Biden, le président américain, qui veut la transformer en résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Le Qatar, qui soutient et soutient depuis des années les fondamentalistes, dit attendre des “approbations concrètes”. Le Hamas répond : « Pas d’accord sans la fin de la guerre ».

Cette fois, les Israéliens seraient également pressés pour une autre raison. Les affrontements quotidiens avec le Hezbollah s’approchent d’un conflit total, comme le prévient Herzi Halevi, chef d’état-major : «Nous sommes prêts pour une guerre au Liban, il faudra bientôt prendre des décisions». Depuis trois jours, le nord d’Israël est en feu, les incendies sont provoqués par des explosions de roquettes, tandis que l’armée de l’air continue de frapper de l’autre côté de la Ligne bleue tracée sur la carte des Nations Unies.

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