Banque d’Italie – Présentation du rapport annuel 2023 “L’économie du Latium”

Le rapport annuel “L’économie du Latium” est présenté aujourd’hui à Rome.

Le cadre macroéconomique

En 2023, l’activité économique du Latium a continué de croître, bien que dans une mesure bien moindre que l’année précédente, à l’instar de ce qui s’est passé dans le reste du pays. Le ralentissement reflète un affaiblissement de la demande intérieure de consommation et d’investissement et une réduction de la demande étrangère de biens. L’indicateur trimestriel de l’économie régionale (ITER) de la Banque d’Italie montre une croissance en termes réels de 0,9 pour cent sur une base annuelle, similaire à la moyenne italienne et inférieure à celle de l’année précédente (3,7 pour cent). La dynamique a été plus intense au premier trimestre, puis s’est affaiblie sur le reste de l’année. En comparaison historique, le produit régional reste encore inférieur de 5,5 points de pourcentage à celui de 2007.

Secteurs et entreprises

Les activités de services ont ralenti, même si elles contribuaient le plus à la croissance régionale. L’expansion s’est poursuivie grâce surtout aux secteurs liés au tourisme ; les présences de visiteurs ont en effet considérablement augmenté, dépassant les niveaux de 2019. Au cours de la dernière décennie, les flux touristiques dans la zone métropolitaine de Rome ont augmenté beaucoup plus que dans les autres principales zones touristiques, également en raison de la multiplication des installations d’hébergement supplémentaires. ; les visiteurs se concentrent dans le centre historique de la capitale, augmentant ainsi la densité quotidienne de population présente dans la zone.

Le secteur de la construction a montré une plus grande vivacité, même si la croissance a ralenti par rapport à l’année précédente. En particulier, l’impulsion donnée par les incitations fiscales s’est affaiblie du fait de la remodulation du Superbonus ; au lieu de cela, ils ont accéléré les travaux publics, également grâce à la mise en œuvre du Plan National de Relance et de Résilience (PNRR). L’analyse à long terme montre que depuis la seconde moitié de la dernière décennie, la reprise progressive des investissements dans les travaux publics a contribué à interrompre une longue phase de récession que traversait le secteur.

En revanche, l’activité dans l’industrie au sens strict a reculé, reflétant surtout la performance du secteur de l’énergie. Le secteur manufacturier a été affecté par la faiblesse du commerce international : les exportations ont diminué et sont revenues en termes réels sous les niveaux de 2019.

L’enquête statistique de la Banque d’Italie fait état d’une croissance des dépenses d’investissement dans les secteurs de l’industrie au sens strict et des services.

La situation économique et financière des entreprises régionales apparaît toujours positive, malgré la hausse du coût de financement. La part des entreprises qui ont clôturé l’année 2023 avec un bénéfice d’exploitation était élevée et a légèrement augmenté par rapport à l’année précédente. La liquidité est également restée à des niveaux historiquement élevés. La hausse des taux d’intérêt a entraîné une réduction de la demande de crédit bancaire ; les entreprises ont principalement eu recours à leurs ressources internes pour financer leurs investissements.

Le marché du travail et les familles

L’emploi dans la région a augmenté de plus de 2 pour cent, soit un peu plus que la moyenne nationale, retrouvant les niveaux d’avant le déclenchement de la pandémie. Contrairement à ce qui s’est passé dans le reste du pays, la croissance a été alimentée avant tout par les emplois temporaires. Le nombre de personnes à la recherche d’un emploi a diminué, ce qui a entraîné une baisse du taux de chômage.

Au cours des quinze dernières années, la population résidant dans la région a augmenté grâce à la contribution prédominante des étrangers, qui ont fortement soutenu l’emploi dans la région. Au cours des deux prochaines décennies, la population globale en âge de travailler devrait diminuer, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur la population active et l’emploi.

L’augmentation du nombre de travailleurs a favorisé l’augmentation du revenu familial en termes nominaux ; cependant, la dynamique soutenue de l’inflation, surtout au cours de la première partie de l’année, a réduit le pouvoir d’achat. La consommation a augmenté en termes réels, quoique dans une moindre mesure que l’année précédente en raison de la fin de la reprise post-pandémique et de la hausse des prix et des taux d’intérêt. Les dépenses des ménages ont été en partie soutenues par les ressources accumulées pendant la période pandémique : au cours de la période biennale 2020-21, l’épargne a atteint des niveaux bien supérieurs à la moyenne des années précédentes.

L’endettement des ménages est resté pratiquement inchangé. La baisse du pouvoir d’achat et la hausse des taux d’intérêt ont réduit la demande de nouveaux prêts hypothécaires pour l’achat de logements. Contrairement à l’année précédente, les demandes des jeunes au First Home Fund ont diminué. Toutefois, la dynamique du crédit à la consommation est restée vive et a contribué à soutenir les dépenses des ménages.

Le marché du crédit

Dans un contexte de politique monétaire toujours restrictive, la demande de financement des familles et des entreprises a diminué et les critères d’offre du système bancaire sont devenus un peu plus rigides. La hausse des taux de référence intervenue au cours de l’année 2023 s’est largement répercutée sur le coût du crédit appliqué aux clients. Le risque global des prêts aux résidents semble encore très limité : le taux de détérioration des prêts est resté à des niveaux faibles par rapport à l’histoire. De légers signes ont toutefois fait apparaître une plus grande difficulté de la part des entreprises à rembourser leurs dettes à temps. La hausse des rendements a favorisé une réallocation de l’épargne vers des formes d’investissement plus rentables : les dépôts bancaires des familles et des entreprises ont sensiblement diminué, comparé à une augmentation significative de la valeur globale des titres détenus en banque, notamment la composante relative aux obligations d’État.

Finances publiques décentralisées

Les dépenses courantes des collectivités locales du Latium ont augmenté, bien que dans une moindre mesure que dans les autres régions à statut ordinaire (RSO). Les investissements bruts fixes ont enregistré une forte expansion, en particulier pour la Commune de Roma Capitale, principalement liée aux interventions envisagées par le PNRR ; Toutefois, en comparaison historique, la valeur des investissements reste nettement inférieure à celle réalisée avant la crise financière mondiale.

Dans le cadre du PNRR, en décembre dernier, 10,3 milliards d’euros (9,2 pour cent du total national) ont été alloués aux entités publiques pour des projets à réaliser dans le Latium ; plus d’un tiers des interventions pour lesquelles il a fallu procéder à un appel d’offres ont été attribuées. La part des chantiers achevés et l’avancement moyen des travaux ouverts étaient supérieurs à la moyenne italienne.

Les fonds activés par le PNRR contribuent également au renforcement des infrastructures numériques des collectivités locales et à l’élargissement de l’offre de services en mode numérique : selon l’Enquête sur la numérisation des administrations locales (IDAL) de la Banque d’Italie, en 2022, l’offre de services en ligne des communes du Latium était légèrement supérieure à la moyenne nationale et conforme à celle des régions centrales.

Les recettes des collectivités locales du Latium ont globalement augmenté. L’augmentation est portée par les collectes de la Région tandis que celles des Communes ont été légèrement inférieures à celles de l’année précédente.

La dette des administrations locales du Latium a globalement diminué, reflétant la contraction de la composante relative aux communes. En termes par habitant, la dette reste nettement supérieure à la moyenne nationale ; la cohérence des compétences de la Région a un impact significatif sur celle-ci.

Les premiers mois de 2024 et les attentes

Les performances d’ITER pour les régions du Centre suggèrent la poursuite de la phase d’expansion cyclique pour le premier trimestre de l’année en cours, bien qu’à un rythme encore limité. Le taux d’inflation dans la région est resté à des niveaux faibles, bien qu’il ait légèrement augmenté par rapport aux derniers mois de 2023. Les attentes des entreprises pour l’ensemble de l’année révélées par l’enquête de la Banque d’Italie semblent également modérément positives.

Il existe cependant des risques baissiers qui pèsent sur la dynamique des produits, liés avant tout aux tensions géopolitiques internationales. L’achèvement des travaux du PNRR dans les délais prévus sera un facteur crucial pour accompagner la phase cyclique expansionniste.

PREV Incendies au nord, otages au sud : l’Israël de Netanyahu est en feu
NEXT “L’égoïsme a gagné. Maintenant, le Parti démocrate devrait faire une auto-analyse”