«Le ministère décide des prix, avec les recettes nous finançons les restaurations»

Combien ont-ils payé ?
«Environ 80 mille euros, plus 15 mille séparément pour les gardiens».

Une belle figurine.
« Les prix ne sont pas décidés par les musées, ils sont rigoureusement définis par un règlement ministériel en fonction des mètres carrés, du type d’espaces, de la présence des œuvres. Depuis la réforme Franceschini, l’octroi de lieux en location par les institutions culturelles représente un poste budgétaire pour financer les restaurations, la conservation et la valorisation”.

Dans les paroles de Angelo Crespi, directeur de la Galerie d’Art Brera depuis décembre dernier, environ dîner-événement organisé ces derniers jours par la marque «Cinical Esthéticienne» Entre Bibliothèque de Brera et Braidense il n’y a pas de mystères ni d’implications ambiguës.
«C’est une pratique qui existe à Brera depuis 8 ans, depuis l’époque de Bradburne. A l’étranger, c’est la norme. Je pense au méga dîner de Gucci au Louvre, mais on pourrait en donner mille exemples. L’autonomie budgétaire des directeurs de musée comprend une ligne de revenus provenant de la concession d’espaces. C’est un problème normal depuis 10 ans.”

Pourquoi pensez-vous que la polémique a explosé cette fois-ci ?
« Il y a peut-être un peu de classisme parce que l’esthéticienne cynique n’est pas Dior ? Je ne sais pas”.

Combien d’événements avez-vous organisé depuis que vous êtes directeur ?
“Seulement deux. Toujours à l’occasion de la mode à Milan, précisément parce que l’aspect culturel prime. »

En prévoyez-vous d’autres ?
«Il ouvrira demain (lundi, éd) l’exposition Swarovski au Palazzo Citterio, futur siège de Brera Modern. Evidemment dans des espaces non concernés par le chantier.”

Combien allez-vous gagner ?
«Plus d’un demi-million. Ce qui, par exemple, nous permettra d’équiper de verre climatisé toutes les œuvres les plus importantes qui seront placées au Palazzo Citterio. J’ajoute : l’État a investi un million pour un codex médiéval pour la Bibliothèque ; Nous avons pour mission de garantir la durabilité. Pour ceux qui dirigent un musée, c’est un devoir de subvenir à leurs besoins.”

Revenons à la polémique autour du dîner à Braidense.
« Cela n’a pas eu lieu dans la salle principale, mais dans une salle annexe, la salle de lecture, fréquentée le matin par les étudiants. Il y a des livres anciens, mais pas les plus importants, qui se trouvent dans le coffre-fort. Les bougies étaient fausses et le dîner respectait toutes les normes de sécurité.”

N’importe quelle entreprise peut-elle louer des espaces ?
«Faisons une sélection. Nous avons tellement de demandes que je pourrais louer chaque jour, mais je ne loue pas de chambres. Dans ce cas, il s’agissait d’influenceurs espagnols qui ont également apporté un retour d’image. Des amis de Brera les ont accompagnés lors de leur visite à la galerie d’art. La soirée s’est terminée dans la cour. Le tout s’est déroulé entre 20h30 et 23h30, sans aucun mélange avec les activités habituelles. Ensuite, tout a été démonté et les étudiants ne s’en sont même pas rendu compte le matin. »

Ceux qui vous critiquent prétendent qu’il est interdit de manger dans ces salles.
«C’est vrai, mais jusqu’à un certain point. Personne ne peut manger normalement là-bas, ni même dans la galerie d’art. Mais le dîner a été organisé avec restauration dans la cour et dans le respect maximum des règles : ensuite ils ont payé le ménage, comme cela arrive dans ces cas-là, et le matin la salle a accueilli les étudiants. Il y a eu ce dîner et un autre qui s’est terminé là. Je le répète : ce n’est pas la Teresiana, mais une salle de lecture, bien que dans un beau contexte historique. La consultation des codes se fait dans une autre salle.”

Et si un élève avait une bouteille d’eau ?
«Il peut boire. Manger le sandwich, non. Mais ce sont deux moments bien différents : le dîner est un événement rare, géré avec toutes les précautions. »

Au final, quel bénéfice cela a-t-il apporté ?
« Premièrement : nous ne bradons pas les espaces culturels et historiques. Et rappelons-nous les synergies qui existent partout dans le monde entre les marques d’art, de mode et de luxe : comme en France Arnault, Pinault, Dior, qui ont un lien fort avec l’architecture et le design, également dans le but d’élargir le public. Nous sommes un musée en pleine croissance, les entrées ont augmenté de 10 pour cent, nous atteindrons un demi-million d’ici la fin de l’année. L’objectif est d’inclure et d’attirer toujours plus de publics. »

D’accord, mais dans tout ça, “l’esthéticienne cynique” ?
“J’y arriverai. Pour attirer de nouveaux publics, l’État assure une très large gamme de gratuités : plus de 65 ans, moins de 18 ans, classes scolaires. L’année dernière, environ 200 000 entrées étaient gratuites. Près de la moitié du public entre gratuitement et c’est très bien. Mais si l’on considère qu’un billet moyen coûte environ 10 euros, les 80 mille euros pour cette soirée couvrent, par exemple, 8 mille entrées gratuites. Rappelons-nous que dans les années 70, Brera était fermée faute de fonds.”

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