Ne jamais « nier le bien » dans une Palerme où rien n’est jamais ce qu’il paraît. Le nouveau roman de Giovanni Villino

Ne jamais « nier le bien » dans une Palerme où rien n’est jamais ce qu’il paraît. Le nouveau roman de Giovanni Villino
Ne jamais « nier le bien » dans une Palerme où rien n’est jamais ce qu’il paraît. Le nouveau roman de Giovanni Villino

Que se cache-t-il derrière le siège d’une revue littéraire anonyme dédiée à l’ésotérisme, installée dans une splendide villa près de Mondello ? Et pourquoi, tout à coup, dans l’ombre de ce journal de niche, des crimes odieux sont-ils commis sans aucune raison logique apparente ? Il appartiendra à un journaliste précaire du journal municipal de comprendre ce qui se passe à Palerme et, surtout, pourquoi sa petite amie, secrétaire de rédaction du magazine et empêtrée dans une histoire noire on ne peut plus noire, est impliquée dans cette histoire. .

C’est l’intrigue en un mot de Nier le bien, un beau roman de Giovanni Villino, journaliste et écrivain palermite qui vient de publier chez I Buon Cousini Editori. Le protagoniste – malgré lui – est Salvatore Luce, un journaliste de quarante-cinq ans qui tente de joindre les deux bouts en écrivant sur l’actualité judiciaire. Depuis des années, il attend ce poste, il sait qu’il n’arrivera jamais, mais il continue de travailler jusqu’à dix ou douze heures par jour dans une ville qui se nourrit quotidiennement de la criminalité et de la justice. Destin de centaines ou de milliers de journalistes précaires, cette « caste » qui est en réalité constituée en grande partie de passeurs d’information payés à coups de sous et bien souvent exploités par des éditeurs sans scrupules.

Mais c’est une autre histoire, même si Salvatore Luce éprouve – comme beaucoup d’autres – une frustration professionnelle qui lui fait parfois penser qu’il a tout mal fait. « Le travail qu’il aime tant ne lui rapporte que peu ou rien. Il est journaliste indépendant. D’autres diraient « précaire », mais il préfère enrober la pilule. Une sorte de formation autogène : vous subissez la précarité, vous choisissez d’être indépendant ».

Aujourd’hui, par exemple, il doit faire face à un meurtre qui fait sensation dans la ville : quelqu’un a fracassé le crâne du propriétaire de Credenze Esotiche, une revue gothique sur papier glacé, très appréciée dans le monde de la franc-maçonnerie, avec une boîte à musique. Et c’est Lucia, la petite amie de Salvatore, qui a découvert le corps, ce qui aboutit à une histoire pleine de présences mystérieuses, de crimes inexplicables, de gentils qui ne sont pas si bons, de méchants qui finalement sont meilleurs que les gentils. Une histoire typiquement sicilienne, car on sait que dans ces régions, rien n’est jamais ce qu’il semble être. Comme nous l’ont appris les plus grands, de Pirandello à Sciascia. Et donc Salvatore se retrouve le protagoniste d’un roman policier et pas seulement un journaliste. Il voit tomber des amis de toujours, se retrouve avec des fusils et des couteaux pointés sur lui, fait parfois confiance aux mauvaises personnes.

Des rebondissements qui se succèdent et qui font de « Denying the Good » une lecture prenante, toujours sur le fil du rasoir. Salvatore, à son insu, sera contraint de suivre un chemin entre le bien et le mal. Un voyage qui l’amène à découvrir le visage d’une Palerme différente, hermétique et pleine d’énigmes. Dans lequel les personnes, les mots ou les détails font partie d’un mystère aux multiples facettes, destiné à rester dans la tromperie d’une vérité cachée et imprimé dans la mémoire.

Le livre

Nier le bien

par Giovanni Villino

Les bons cousins ​​des Editeurs

Pages 173

18 euros

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