“Il veut nous diviser” – Il Tempo

Francesca Musacchio

07 juin 2024

Vladimir Poutine tente de cajoler l’Italie. Il l’a fait lors d’une rencontre avec la presse internationale lorsque, interrogé par l’ANSA sur la position de notre pays concernant la guerre en Ukraine, il a répondu : « Nous constatons que la position de l’Italie est plus contenue que celle des autres pays européens et nous le notons à juste titre. Nous constatons que la russophobie des hommes des cavernes ne se propage pas en Italie. » Mais pas seulement. Le Tsar, précisément à propos des relations entre Moscou et Rome, a déclaré qu’il espérait que «lorsque la situation en Ukraine commencera à se stabiliser, nous pourrons rétablir les relations avec l’Italie, peut-être encore plus rapidement qu’avec certains autres pays». Mais lors du forum Ansa, le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a tiré la sonnette d’alarme : « Poutine mène une guerre hybride et tente d’influencer les élections européennes, en essayant de diviser l’Occident. Mais nous sommes tous unis pour défendre l’Ukraine. » Soulignant que “nous voulons la paix”, mais que l’utilisation des “armes italiennes” est “uniquement pour la défense du territoire ukrainien”, selon le dirigeant italien, “l’unité de l’OTAN n’est pas en jeu”.

Mais la journée de Poutine a aussi été marquée par les propos du président américain Joe Biden, qui, en marge des célébrations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie, s’en est pris frontalement au président russe dans un entretien à ABC. «Je le connais depuis plus de 40 ans», a-t-il déclaré, et «il m’inquiète depuis 40 ans. Ce n’est pas un homme bon. C’est un dictateur et il se bat pour s’assurer de maintenir l’unité de son pays tout en continuant à mener cette agression” contre l’Ukraine. “C’est un homme indécent”, a-t-il conclu.

Des propos durs, auxquels Poutine n’a pas répondu directement mais son vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Galuzine, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), qui s’en est pris au président américain sur les armes utilisées contre des cibles militaires en Russie. “La déclaration du président américain Joe Biden” sur les attaques sur le territoire russe “est si cynique et si indécente qu’on est même surpris qu’un dirigeant d’un tel rang se permette de le faire”, a-t-il déclaré. Biden avait en effet expliqué que Washington autorise les attaques « près de la frontière » de la Russie, mais interdit qu’elles soient menées au plus profond de la Russie et « n’autorise pas les attaques contre Moscou ou le Kremlin ». Mais pour Moscou, les propos de Biden sont « une preuve obscène et éloquente de la fausseté de la thèse américaine » sur les décisions « apparemment indépendantes » de Kiev. Des allers-retours entre Moscou et Washington donc, dans un climat déjà tendu.

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