Macron contre la gauche et les viols antisémites deviennent une affaire politique

DE NOTRE CORRESPONDANT
PARIS Le président Emmanuel Macron appelle à ce qu’un “moment de réflexion” sur la lutte contre l’antisémitisme et le racisme soit organisé dans toutes les écoles dans les prochains jours. La terrible nouvelle de Courbevoie, en banlieue parisienne, où samedi dernier une jeune fille de douze ans a été battue et violée par trois de ses pairs parce qu’elle était juive, entre de force dans la campagne électorale. Mais la question de l’antisémitisme est centrale depuis au moins le 7 octobre.

Le choix de Jean-Luc Mélenchon en France de condamner les massacres du Hamas sans les définir comme des actes terroristes, la sympathie de nombreux représentants de l’extrême gauche française pour la « résistance du Hamas » et la confusion entre le gouvernement Netanyahu, le peuple israélien et les citoyens juifs français. produit avant et après les Européens polémiques et profondes fractures à gauche. Le modéré Raphaël Glucksmann, qui a lui-même essuyé des insultes antisémites et des croix gammées peintes sur des affiches électorales, s’est autoproclamé “garant de la lutte contre l’antisémitisme” au sein d’un Nouveau Front Populaire (NFP) qui comprend également son ennemi politique Mélenchon, déterminé à minimiser le problème en le définissant comme “résiduel” il y a seulement quelques semaines.

“Résiduel” : un mot prononcé avec insouciance qui aujourd’hui, après les tortures subies par la petite fille alors qu’on lui criait “sale Juif”, et après la hausse de 300% des actes antisémites au premier trimestre 2024, poursuit Mélenchon. C’est aussi pourquoi le leader de la France insoumise a réagi hier avec des paroles sincères, remettant en cause d’abord « le conditionnement des comportements criminels masculins dès le plus jeune âge », et seulement ensuite « le racisme antisémite ».

Une démarche qui n’a pas échappé Eric Zemmour, représentant de l’extrême droite : «Mélenchon essaie de faire croire que la faute en revient à la société française dans son ensemble et au sexisme occidental, plutôt qu’à l’antisémitisme qui est pour lui impersonnel, anonyme, tombé du ciel». Zemmour chevauche l’indignation de ces heures, la volonté largement répandue de “savoir qui a fait ça” à Courbevoie pour aller plus loin, comme s’il connaissait déjà l’identité des coupables, qui selon lui étaient évidemment islamistes : “Mélenchon exonère la charia et justifie le jihad, car ils représentent l’identité de son électorat. Nous dirons toute la vérité essentielle dans cette campagne. »

L’extrême gauche est en difficulté sur ce point, à tel point que ces derniers jours l’avocat juif de 88 ans Serge Klarsfeld, une vie consacrée à la chasse aux nazis, il a dit préférer le Rassemblement national en cas de second tour avec la France insoumise.

Mais le RN, parti encore cofondé en 1972 par l’ancien Waffen-SS Pierre Bousquet, est quant à lui moins « normalisé » que Marine Le Pen et Jordan Bardella voudraient nous le faire croire, s’il devait hier retirer son soutien à son parti. candidat Joseph Martin, dont le vieux tweet antisémite a refait surface.

Dans ce climat, le président Macron fait campagne en le qualifiant de « grotesque ». proposition de la gauche visant à faciliter bureaucratiquement le changement de sexe, se méritant ainsi des accusations de transphobie, puis qualifiant la gauche elle-même d’« immigrationniste », la comparant ainsi aux lépénistes. Le vote a lieu les 30 juin et 7 juillet et il s’agit de la campagne électorale la plus courte et la plus violente verbalement de l’histoire récente de France.

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