Ursula von der Leyen, chantage au timing suspect : infraction pour déficit

Ursula von der Leyen, chantage au timing suspect : infraction pour déficit
Ursula von der Leyen, chantage au timing suspect : infraction pour déficit

Avec le timing européen classique qui peut paraître suspect (mais c’est un péché de mal réfléchir, mais en général on y parvient, a commenté avec humour Giulio Andreotti), le couperet de Bruxelles s’abat sur les déficits de sept pays européens. Bref, trop de dette pour, entre autres, l’Italie, la France et l’Espagne. Oui, la communication était attendue et déjà largement attendue tant par les marchés que par les analystes politiques et économiques. Mais il est clair que dans un moment de négociation si délicat et avec des élections dans la région transalpine qui pourraient représenter la fracture du système avec l’arrivée au pouvoir du parti de droite de Le Pen, l’annonce du carton jaune à l’opinion publique Les comptes représentent un élément de désordre qui ajoute de la tension à un tableau politique complexe. Cela ne sert à rien de vous bander la tête. Les négociations vont maintenant commencer avec Bruxelles pour convenir des plans de relance et la force acquise par l’Italie sur la scène européenne après le vote laisse espérer un atterrissage en douceur pour remettre les finances publiques sur les rails.

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Le ministre de l’Economie, Giancarlo Giorgetti, met de l’eau sur le feu: «La communication était largement attendue, avec l’explosion du déficit provoquée par les mesures exceptionnelles, nous ne pouvions certainement pas imaginer rester en dessous de 3%». Le gouvernement s’est engagé sur la voie de la responsabilité des finances publiques appréciée par les marchés et les institutions de l’UE : “Nous continuerons ainsi, ce n’est donc pas surprenant”, a ajouté le ministre. Outre l’Italie, les pays suivants sont sous le feu des projecteurs : la France, la Belgique, la Hongrie, Malte, la Pologne et la Slovaquie. Le parcours de la procédure d’infraction est le résultat du non-respect des contraintes en matière de déficit et de dette publique, qui doivent être maintenues respectivement dans les limites de 3% et 60% du PIB. Des règles qui ont moins de sens que leur formulation dans le traité de Maastricht. Après les années d’arrêts dues au Covid et à la guerre en cours, les nouveaux défis mondiaux qui nécessitent des milliards d’investissements de la part des États, le retour de la rigueur n’a plus de sens. Mais malgré le bon sens, le Pacte de stabilité n’est plus suspendu et s’applique bien pour la première fois dans la formule renégociée en vigueur depuis fin avril qui tient les cordons de la bourse serrés. Même s’il a révolutionné le rythme de réduction du déficit excessif et introduit un contrôle des comptes avec des trajectoires de dépenses pluriannuelles, il n’a pas remis en cause le principe selon lequel les dépenses liées à la dette ne peuvent pas être financées. Nous partons de valeurs importantes. Fin 2023, l’Italie se trouvait au niveau le plus élevé de l’UE avec un ratio déficit/PIB de 7,4 %, la Commission prévoyant qu’il tomberait à 4,4 % en 2024 et augmenterait à 4,7 % en 2025 (avec un taux inchangé). Stratégies ). D’ici le 20 septembre, les États membres devront soumettre à la Commission des plans à moyen terme (4 à 7 ans) pour réduire la dette. Des recommandations seront ensuite fournies sur les plans à moyen terme, sur les projets de manœuvres pour 2025, indiquant les corrections. pour le déficit. Toutefois, cela n’aboutira qu’à une recommandation formelle sur le montant de l’ajustement requis qu’en novembre.

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Le chemin des finances publiques italiennes, avec l’épée de Damoclès des eurobureaucrates, sera donc semé d’embûches. Commençons, selon le Bureau parlementaire du budget, le prochain budget, à politiques inchangées, coûtera au moins 20 milliards. Mais il faut trouver des ressources adéquates pour couvrir les interventions prévues, à commencer par l’extension de la réduction du coin fiscal, qui représente à elle seule près de 11 milliards. Par ailleurs, les estimations fixent le PIB à 0,8% en 2024, puis une hausse à 1,1% en 2025 et un nouveau ralentissement à 0,8% en 2026. La mise en œuvre complète du Pnrr pourrait conduire à une croissance du PIB de 3 points de pourcentage, soit 0,5% de moins que ce qui était envisagé. par le Mef, mais les interventions prévues doivent être mises en œuvre rapidement. Bref, le risque est très élevé. Pourtant, l’eurocommissaire Paolo Gentiloni défend le nouveau Pacte avec un artifice sémantique. “Nous ne devons pas confondre prudence en matière de dépenses et austérité”, a déclaré le commissaire à l’Economie Paolo Gentiloni. «La prudence dans les dépenses est nécessaire dans les pays avec une dette élevée et des déficits très élevés», mais l’Italie «dispose d’un volume d’investissements possible sans précédent» avec le Pnrr et doit donc «multiplier les efforts» pour la relance. D’accord. Ce n’est pas de la rigueur mais c’est de la prudence. Ce qui ne tient pas compte du fait que la trajectoire de l’histoire peut s’inverser en quelques heures. La première date du calendrier est le 30 juin en France.

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