Daghestan, attaques contre une église et une synagogue : 19 morts dont un prêtre, 25 blessés et au moins 6 terroristes tués

Daghestan, attaques contre une église et une synagogue : 19 morts dont un prêtre, 25 blessés et au moins 6 terroristes tués
Daghestan, attaques contre une église et une synagogue : 19 morts dont un prêtre, 25 blessés et au moins 6 terroristes tués

DeAndrea Nicastro

Attaque de Makhachkala et Derbent, dans la république russe du Daghestan. Un commando en action

Sang et terreur dans Daghestan. Deux attaques presque simultanées ont secoué les deux principales villes de la République russe la plus méridionale. Vers 18 heures locales, 17 heures en Italie, des terroristes armés de mitrailleuses sont entrés en action à Derbent, sur la mer Caspienne, et à Makhatchkala, la capitale.. Les chaînes russes Telegram ont été immédiatement remplies d’images d’une synagogue en feu et d’une église orthodoxe attaquée à Derbent. Les messages des citoyens choqués par les tirs et les nouvelles arrivant des autorités donnaient un sentiment de chaos. Le curé de la paroisse, le père Nicolas, fut parmi les premières victimes : et, selon certains témoignages russes sur X, toujours sans confirmation officielle, il fut « massacré » ou « décapité ».. Le budget est entièrement provisoire parle de 4 civils, 15 agents et 6 terroristes tués. Au moins 25 blessés. Les combats ont duré des heures.

Vers 20h des dizaines de fidèles de l’église de Derbent étaient toujours bloqués, peut-être otages des terroristes, peut-être réfugiés dans une pièce, mais toujours incapables de s’échapper. Tard dans la nuit, la chasse aux assaillants était toujours en cours. Des véhicules blindés de transport de troupes ont parcouru les rues de la ville en tirant des mitrailleuses lourdes. “L’état d’urgence” a été proclamé dans tout le Daghestan et, la nuit, nous avons cherché une Volkswagen Polo blanche sur lequel certains terroristes ont pris la fuite.

En l’absence de réclamations, il est logique de soupçonner Extrémisme islamiquepeut-être directement État islamique du Khorasan (Isis-K) qui avait déjà frappé en mars à l’hôtel de ville de Crocus, dans la banlieue de Moscou. A l’époque, le bilan d’une poignée de terroristes plutôt naïfs s’élevait à 145 morts et plus de 500 blessés. C’est aussi l’hypothèse soutenue par l’agence Impôtselon lequel les attaques simultanées contre des lieux de culte à Derbent et contre un poste de contrôle à Makhatchkala ont été menées par « une organisation terroriste internationale ».

ISIS-K a peut-être frappé non seulement dans le cadre de sa lutte contre le pouvoir « impérialiste et infidèle » de Vladimir Poutine, mais aussi en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Celui d’ISIS-K n’est cependant que la première piste. Les agressions d’hier pourraient aussi avoir un genèse interne au Daghestan. Parmi les terroristes abattus hier, il y a aussi deux fils et un petit-fils de Magomed Omarov, gouverneur du district du Daghestan, personnalité politique bien connue qui collabore sans problème avec Moscou depuis des années. Selon les médias locaux Omarov a été arrêté par la police“invité” à démissionner immédiatement et sa maison perquisitionnée.

Le Daghestan a une écrasante majorité musulmane sunnite et est devenu dans les années 1990 l’arrière de la guerre d’indépendance tchétchène avec ce qui a suivi en termes d’attaques, d’arrestations et d’État policier. Hier, les paroles du président combattant sont arrivées de la Tchétchénie voisine Ramzan Kadyrov, célèbre pour sa répression impitoyable du sécessionnisme et sa participation à la guerre contre l’Ukraine. Le garant de la pax Poutiniana en Tchétchénie se pose également en leader musulman : « Les lâches attentats au Daghestan visent à créer la discorde entre les religions ». Comme dans son style, Kadyrov a ajouté que les terroristes “n’ont ni foi ni nation”, ce ne sont pas des personnes “qui doivent être tuées sur place”.

Mais depuis Moscou, la condamnation de la fusillade remet en question l’Ukraine. et aussi les « services secrets étrangers », notamment américains, comme cela s’est produit à l’occasion du massacre de l’hôtel de ville de Crocus. C’est un récit utile pour le Kremlin pour mobiliser l’opinion publique nationale dans la guerre contre Kiev : le grand ennemi américain tente d’affaiblir la Russie de Poutine à la fois en armant l’Ukraine et en finançant le terrorisme islamiste.

Ainsi le vice-président du Conseil de sécurité à Moscou, Dmitri Medvedev, a regroupé le « massacre du Daghestan » avec le bombardement ukrainien de la Crimée hier. Medvedev les a qualifiés d’« attaques terroristes lâches contre notre peuple, commises lors d’une fête orthodoxe ». Le régime ukrainien et «les fanatiques fous ne sont pas différents de nous». De nombreux médias russes rapportent que les terroristes au Daghestan ont utilisé « des armes fournies par l’OTAN », tout comme les missiles utilisés pour frapper la Crimée étaient des Atacm américains. Les images diffusées sur Telegram ne confirment pas la thèse. Les mitrailleuses au sol, à côté des cadavres des terroristes tués, semblent être des kalachnikovs russes plus courantes que des fusils d’assaut occidentaux.

23 juin 2024 (modifié le 24 juin 2024 | 10:08)

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