Omolade, les hurlements à Trévise et les réactions. Série A Noire

Omolade, les hurlements à Trévise et les réactions. Série A Noire
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Ses propres supporters l’ont discriminé, le club a hésité, le maire l’a minimisé. Mais ses compagnons ont choisi un geste symbolique qui a sensibilisé le pays. L’histoire d’Omolade

La première chose qu’il a entendue en entrant sur le terrain fut le chant : « Nous ne voulons pas du nègre ». Répété une, deux, trois, dix fois. Ses fans, ou fans présumés, le chantent. Il faisait comme si de rien n’était, il essayait de se concentrer sur son travail, qui consistait à courir après un ballon. La deuxième chose qu’il entendit, ce furent les sifflets, en grand nombre. Chaque fois qu’il touchait le ballon, il y avait des huées. Chaque coup de sifflet était un couteau planté dans le dos, chaque couteau une blessure qui se rouverte. La troisième chose qu’il entendit fut un hurlement. Il n’a pas abandonné, il a continué à jouer. Il y avait une trentaine de racistes ce jour-là. Mais ils se sont fait entendre. Quelques minutes après son entrée sur le terrain, ils sont repartis, unis et indignés de la présence d’un joueur noir portant le maillot de Trévise. Ils ont plié les banderoles et ont quitté le stade escortés par la police, dans un silence absolu. Le tableau d’affichage de Ternana-Trévise ce jour-là – 27 mai 2001 – montrait un résultat final (3-1 pour Ternana) qui confirmait la relégation mathématique de Trévise en Serie C. Son nom apparaissait entre parenthèses, comme on l’utilise lorsqu’un joueur prend la relève d’un camarade. Akeem Oluwashegun, par commodité Segun Omolade, était resté sur le terrain un peu plus de vingt minutes, depuis le moment où l’entraîneur de Trévise Mauro Sandreani l’avait fait débuter en Serie B à la place de Pietro Nicolella, jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre Stefano Cassarà, qui avait décrété la fin du match et – cela seul sonnait comme un soulagement – la fin du dimanche honteux au stade Libero Liberati de Terni.

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