‘Ndrangheta, le refus courageux de l’ouvrier et les intimidations qui plongent la bande dans la crise. «Nous faisons mauvaise impression»

‘Ndrangheta, le refus courageux de l’ouvrier et les intimidations qui plongent la bande dans la crise. «Nous faisons mauvaise impression»
‘Ndrangheta, le refus courageux de l’ouvrier et les intimidations qui plongent la bande dans la crise. «Nous faisons mauvaise impression»

REGGIO CALABRE Il y a aussi ceux qui, malgré le contrôle criminel imposé par la bande sur le territoire, ont courageusement refusé de travailler pour le compte du « duc » Domenico Araniti. Déclenchant évidemment la réaction du clan, entre ceux qui voulaient le « punir » et ceux qui cherchaient plutôt à calmer les eaux. C’est ce qui ressort du fonctionnement du DDA de Reggio de Calabre appelé Ducal, qui a conduit à l’arrestation de 11 personnes (7 en prison et 4 en résidence surveillée). Parmi ceux-ci également Carmelo Trapani (cl. ’73) connu sous le nom de “Turquie” et considéré par les enquêteurs comme proche de la bande, qui était, entre autres, responsable de certaines menaces envers un ouvrier, “coupable” d’avoir refusé un travail à accomplir pour le compte de Domenico Araniti. Environ un mois plus tard, le travailleur s’est rendu aux carabiniers pour signaler les intimidations dont il avait été victime : 15 coups de feu tirés sur sa voiture. Mais c’est précisément cet acte pour envoyer le gang Araniti en « crise »..

Menaces contre le travailleur

Un mois avant l’intimidation, les enquêteurs interceptent une conversation entre Carmelo Trapani et l’ouvrier. “Tu vois, j’ai parlé à mon cousin (Domenico Araniti, éd.), pour vous dire, nous devons réparer quelques carrelages”, indiquant ainsi des travaux à réaliser chez le “Duc”. Devant le refus apparemment non motivé de l’interlocuteur, Trapani commença à s’énerver : « Mais as-tu compris ce que je t’ai dit ?… Ah ?… Mais as-tu compris ce que je t’ai dit, de quelle Mimmo je parle ?». Après avoir réitéré son refus (par crainte, selon les enquêteurs, de ne pas être payé), Trapani se fait encore plus insistant : « Et tu veux rester dans ce pays sans avoir affaire à Mimmo ? De quoi tu parles, bordel…” Jusqu’aux menaces, « invitant » l’ouvrier à « faire ses valises » et à abandonner Sambatello : « Je ne plaisante pas, vous savez ! Mais savez-vous qui est Mimmo ?… Maintenant, je vais lui dire… ». Mais même face au nom de Domenico Araniti, l’interlocuteur ne semble pas céder : « Pars ce soir parce que je rentre à la maison, tu comprends ? Éloigne-toi de Sambatello, je ne te le dirai plus».

Intimidation le lendemain de Noël

Un “affront” qui aurait été immédiatement signalé par Trapani à Domenico Araniti, se rendant disponible pour toute “commande”. “Tout ce que tu veux que je fasse, je le ferai.” Mais de la part du « Duc » la réponse aurait été celle de «ne fais rien», décidant de l’ignorer pour le moment. C’est dans ce contexte que, peu de temps après, des coups de feu sont tirés sur la voiture de l’ouvrier, déclenchant avant tout une réaction « confuse » au sein de la bande. Dès que la nouvelle a été connue, selon la reconstitution des enquêteurs, les dirigeants araniti ont pensé à Trapani, compte tenu des menaces explicites proférées à peine un mois plus tôt. Ce dernier aurait nié en être l’auteur, mais s’est en même temps inquiété car l’enquête aurait pu le mettre en cause. Surtout, ce qui inquiétait le gang aurait aussi été «l’attitude collaborative” du travailleur avec la police.

“Il a une mauvaise silhouette !”

Une intimidation « incontrôlée » a posé deux problèmes au clan, comme le montrent les conversations interceptées : la peur d’une enquête de la police et la “mauvaise impression” qu’on risque de faire auprès des gens. «Nous devrions finir en prison», aurait commenté Francesco Araniti, craignant «l’implication de la bande dans cette affaire». En informant également Domenico Araniti, il souligne les investigations menées avec de “nouvelles techniques”. «Un bordel s’est produit… ils ont fermé la route, Forensics, Madonna, Signore et co., ils ont pris tous les obus pour faire la comparaison, je sais ce qu’ils doivent faire, je ne sais pas. Avec les nouvelles techniques qui existent…». À la peur des enquêtes s’ajoute celle de la réaction des gens. Notamment, selon les enquêteurs, Trapani aurait manifesté des regrets «pour la mauvaise impression faite aux yeux des habitants de Sambatello», se plaignant surtout du manque d’avertissement de l’auteur. En commentant ce dernier passage, le juge d’instruction rappelle les phrases de Pietro Araniti, qui expliquait qu’en tant que bandes et hommes de la ‘ndrangheta « ils doivent rendre des comptes au « peuple » et à « Dieu », croyant presque avoir reçu une investiture du “peuple” souverain” mais aussi des “religieux” pour gérer le territoire”. (Ma.Ru.)

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