à 12 ans, c’était près de 26 %. Bardella, favori de droite de Marine Le Pen, pourrait devenir Premier ministre

à 12 ans, c’était près de 26 %. Bardella, favori de droite de Marine Le Pen, pourrait devenir Premier ministre
à 12 ans, c’était près de 26 %. Bardella, favori de droite de Marine Le Pen, pourrait devenir Premier ministre

Vingt-deux ans se sont écoulés depuis – c’étaient les élections présidentielles de 2002 – Le Pen, le vieux fondateur du parti qui incarne l’extrême droite française, s’est retrouvé, de manière surprenante, projeté dans le second tour. C’était la première fois que le Front National et l’Elysée étaient séparés par un vote. Se met en branle le Front Républicain, ce réflexe qui jusqu’alors poussait les Français qui n’étaient pas d’extrême droite à voter, au second tour, avec tous les autres partis contre l’ennemi commun, le FN. Il ne reste presque rien du Front Républicain, la marche de liquidation de Marine l’a démoli. La conséquence est qu’au second tour le RN pourra exploiter les divisions entre macroniens et gauche.: tous deux, en fait, n’abandonneront que dans certains cas pour transférer les voix du plus faible au candidat le plus compétitif. Dans les autres cas, c’est le RN qui l’emportera, qui selon les derniers sondages se rapproche de la majorité absolue (289 sièges). Les derniers sondages voient le RN à 35%, le Nouveau Front populaire (NFP) à 29%, Ensemble à 20%, les Républicains à 9%. La campagne électorale la plus rapide et la plus « folle » de l’histoire de France – 20 jours – a été caractérisée dès le début par le choc de l’annonce de Éric Ciotti, président des Républicains, d’un accord électoral avec les lépénistes. Une sorte de déchirure de ce « plafond de verre » qui empêchait jusqu’ici l’extrême droite de toute alliance pour accéder au pouvoir. D’un seul coup, écrivent les analystes, le choix de Macron a autodétruit la majorité et ouvert une brèche dans la tradition du gaullisme en tant que barrière pour le Front national et ses héritiers. Parallèlement, la décision drastique du président de mettre le pays face à ses responsabilités a permis la création, en quelques jours, d’un Front populaire de gauche allant de la gauche radicale de La France Insoumise dirigé par la controversée « tribune » Jean -Claude Luc Mélenchon, aux écologistes et même aux socialistes de Raphaël Glucksmann, modéré et réformateur qui avait relancé le parti socialiste disparu, le ramenant à la troisième place aux élections européennes. Beaucoup, près de 4 électeurs de Glucksmann sur 10, se sont déclarés désapprouvés par le choix de rejoindre la gauche la plus extrême, qui est également tombée dans des accusations récurrentes de manque de transparence interne, de programmes populistes (notamment l’annulation de la réforme des retraites avec le retour à 60 ans pour tout le monde) et même l’antisémitisme. La campagne électorale a été véhémente, parfois violente verbalement, mais sans même avoir eu le temps d’approfondir les enjeux. La majorité s’est appuyée sur le Premier ministre Gabriel Attal, qui a défié Bardella à plusieurs reprises dans des débats télévisés : compétence et pragmatisme contre la volonté de changer les règles et les valeurs. Parmi les propositions du RN, suspension de la régularisation des immigrés, fin du jus soli, postes importants interdits aux doubles nationalités. Dans les dernières heures de la campagne, les prérogatives du président de la République se sont heurtées, Marine Le Pen proclamant que Macron « ne pourra pas envoyer de troupes en Ukraine » parce que « le chef des armées en titre est seulement honorifique pour le président». La cohabitation au pouvoir a déjà commencé.

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