Rome-Milan, Pioli joue pour l’Europe et l’avenir

Les clubs et les supporters attendent le tournant à l’Olimpico. Dans le cas contraire, l’entraîneur du Scudetto serait définitivement remis en cause. Et lundi, c’est le derby…

Journaliste

17 avril 2024 (modifié à 08h20) -MILAN

L’histoire entre Stefano Pioli et Milan est un jeu en deux mi-temps. Le premier a ouvert ses portes en octobre 2019 et s’est conclu par le scudetto. Le deuxième a débuté cette année et est toujours en cours. Le match à Rome dira s’il continuera ou si le coup de sifflet final arrivera. Si Milan avance en Europe, l’entraîneur augmentera ses prix, sinon ils baisseront : avec le derby de lundi, ils pourraient subir de nouvelles fluctuations. La certitude d’une quatrième participation consécutive à la Ligue des Champions rend la saison positive mais Milan, qui vise la victoire, ne peut se contenter de la deuxième marche du podium. Ibra aura son mot à dire dans les choix techniques, à partager avec Cardinale, et on sait qu’une médaille d’argent ne suffit pas à Zlatan et Gerry. Après le match aller de la coupe, le propriétaire et la direction étaient à la fois attristés et surpris : ils ne s’attendaient pas à un Milan résigné. C’est pour cette raison que la réaction et le résultat de l’Olimpico auront un poids décisif dans l’évaluation finale. La demi-finale et l’éventuelle finale donneraient à Pioli un large crédit. A l’inverse, le dernier match de Ligue des Champions conclu en phase de groupes et l’écart abyssal de l’Inter en championnat en paieraient également le prix.

chef

Entre le branché et le “Pioli is on fire”, le slogan de la courbe, il y a toute une histoire Rossoneri. Lors de l’élection de l’entraîneur à la tête de Milan, la place brûlait de déception, le cycle de Giampaolo avait commencé et s’était terminé en quelques mois et les fans des réseaux sociaux (mais pas seulement) attendaient un remplacement sensationnel : Twitter s’est levé. C’était en octobre 2019 : le Milan de Pioli débutait par un 2-2 à domicile contre Lecce et l’inversait en décembre, avec une défaite 5-0 contre l’Atalanta. A partir de janvier 2020, il accélère, une fois le mercato hivernal ramené Ibra chez les Rossoneri. Le turbo après la pandémie : en août Milan a reconquis l’Europe (Ligue) et Pioli était leader. Encore douze mois pour retrouver le salon de la Ligue des champions, où le grand Milan était chez lui. Après sept ans d’absence, avec Pioli, il est revenu deuxième du classement : il était accompagné d’une série de garçons qui ont grandi dans les Rossoneri grâce au travail de l’entraîneur, de Tonali à Brahim Diaz et Kessie.

triomphe du championnat

Le pas en avant ne pourrait que conduire Milan à planter le drapeau des Rossoneri en tête de la Serie A : en mai 2022, Pioli tatoue le dix-neuvième scudetto à son poignet. La saison a été un parcours du combattant entre blessures (Ibra surtout) et oublis de l’arbitrage, mais lors du derby du 5 février, Milan a poussé l’Inter hors de la route, du 1-0 pour les Nerazzurri au 1-2 avec le doublé Giroud. Les Rossoneri courent vers le triomphe : « Pioli est en feu » est devenu le tube de l’été des Rossoneri. Après s’être hissé au sommet de la Serie A, Milan a également tenté d’y parvenir en Ligue des Champions et l’année dernière, il a failli n’y parvenir : battu par l’Inter en demi-finale. La dernière fois que Milan a fait partie des quatre grands du continent, c’était en 2007, lorsqu’ils ont ensuite soulevé le trophée. Entre l’Europe, le championnat et la Supercoupe d’Italie, le décompte des derbys perdus en 2023 était monté à quatre sur quatre et le résultat 5-1 au premier tour manquait toujours.

fans divisés

Cette année se joue la deuxième mi-temps de l’histoire: par la volonté de l’entraîneur, “le Pioli est en feu” qui était le décor de l’échauffement de l’équipe à San Siro a été définitivement abaissé. Explication de Pioli : “C’était le symbole d’un grand passé, maintenant il faut penser au présent et au futur.” Jusqu’à présent, la saison a été discontinue et donc conflictuelle : l’illusion initiale avec les trois victoires consécutives entre Bologne, Turin et Rome à l’Olimpico… puis une énième claque dans le derby et la progression intermittente. Milan a voyagé à la même vitesse que lors de l’année du Scudetto (après 32 journées, il a un point de plus) mais il aurait pu courir plus vite s’il n’avait pas été freiné par les défaites à domicile contre la Juve et l’Udinese, par les nuls contre Lecce, Salernitana et le dernier Reggio Emilia, après les défaites à l’extérieur contre l’Atalanta et Monza. Les blessures concentrées dans les mêmes départements et dans la même période de la saison ont eu un impact (c’est pour cela qu’il y a ceux qui accusent la malchance et d’autres le staff) les nouveaux en partie parfaitement intégrés et en partie pas complètement. Loftus-Cheek et Pulisic, que Pioli a amenés à des performances maximales, entrent dans le premier groupe, tandis que Chukwueze et Okafor n’ont pas encore trouvé de continuité. Pioli a consacré Théo et Leao mais aujourd’hui l’esprit d’équipe semble un peu affaibli. Pour et contre, le soutien est partagé entre ceux qui aimeraient toujours Pioli sur le banc des Rossoneri et ceux qui votent plutôt pour le changement. Le derby de la coupe et le derby de Milan feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre, une fois pour toutes.

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