Ita-Lufthansa, négociations à Bruxelles pour éviter des hausses de prix

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Une lutte acharnée à l’issue encore incertaine a lieu ces dernières semaines entre Francfort, Berlin et Bruxelles sur l’avenir de la fusion entre ITA Airways et Lufthansa. Sur la table se trouvent une série de mesures demandées par la Commission européenne pour donner son approbation à l’opération. A l’approche des prochaines élections législatives, le jeu n’est pas anodin, d’autant que les conditions de déplacement de nombreux citoyens de l’UE dépendront de l’accord.

Selon les informations recueillies ici à Bruxelles, les dernières réunions entre les parties ont permis de clarifier l’objet du litige. Compte tenu de la présence déjà très importante de Lufthansa en Europe, la Commission européenne appelle au maintien de la concurrence sur les liaisons entre l’Italie et les hubs de Lufthansa en Autriche, Belgique, Allemagne et Suisse, et à empêcher le rôle dominant de l’alliance entre Lufthansa, Air Canada et United sur les routes intercontinentales. De nouvelles mesures sont attendues d’ici lundi prochain.

Une vingtaine de routes sont en jeu entre l’Italie, l’Europe et le reste du monde. Sur le plan européen, notre regard se tourne vers Linate. D’une part, Bruxelles souhaite qu’un nouveau concurrent entre sur le marché sur ces liaisons qui, après l’opération, seraient exclusivement ou presque exclusivement aux mains de Lufthansa et d’ITA. En revanche, il souhaite que la compagnie aérienne allemande se débarrasse des autres créneaux horaires et les restitue au pool aéroportuaire afin qu’ils puissent être redistribués entre concurrents.

Pour Bruxelles, il y a un risque que les prix augmentent de 10%

Le raisonnement est double : la Commission souhaite à la fois accroître la concurrence sur certaines liaisons et réduire le poids de Lufthansa à Linate (avec ITA, le nouveau groupe dominerait le marché avec plus de 60 % du trafic). Selon les calculs de Bruxelles, le risque est autrement d’assister à une augmentation du prix des billets de l’ordre de 10 %. Environ cinq millions de passagers sont concernés par cette décision chaque année. Nous vous rappelons que Lufthansa contrôle également Brussels Airlines, Austrian et Swiss.

Derrière la position prise par Bruxelles, il y a l’exemple des aéroports de Munich et de Francfort, désormais dominés par Lufthansa. En 2022, la compagnie allemande était celle qui transportait le plus grand nombre de passagers en Europe (102 millions). Andrea Collart, partenaire de Forward Global, la société de conseil française, commente : « La Commission veut éviter de nuire aux consommateurs et c’est pourquoi elle ne doit pas abaisser les normes. Dans d’autres circonstances, comme dans l’affaire Siemens-Alstom, il a tenu bon.”

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