Entreprise d’or | Mangialibri depuis 2005, jamais de régime

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Il ne pensait pas que c’était si difficile. Lorsque Liz a persuadé son mari Jonathan d’acheter le Silchester Tutorial College, elle était convaincue que la vente de leur maison – celle mise en vente en fait pour pouvoir payer l’hypothèque accordée par la banque – serait très rapide. Et en fait, ils ont tout de suite trouvé un acheteur. C’était un jeune couple à la recherche d’un nid d’amour et leur maison semblait parfaite aux deux garçons. Ce sont Liz et Jonathan qui ont fait du surplace à cette occasion : à ce moment-là, ils n’étaient pas sûrs de pouvoir trouver tout l’argent nécessaire pour acheter l’école et pensaient qu’ils devaient mieux définir leurs projets avant de procéder à la vente. Ils ont ainsi tenu les acheteurs en haleine pendant quelques semaines, pendant lesquelles les garçons ont cependant trouvé une alternative. Et maintenant, Liz se retrouve là, assise dans ce bureau, devant l’agent immobilier – qui, contrairement à elle, semble convenablement habillé pour cette journée de fin d’été et ne semble pas transpirer abondamment, comme elle le fait, au contraire – qui lui répète la nécessité de baisser le prix de vente d’au moins cinquante mille livres, pour espérer parvenir à une offre d’achat dans un délai raisonnable. Liz sait qu’en réalité, on n’a pas beaucoup de temps. Les banques ont accordé le prêt précisément parce que Liz et Jonathan Chambers garantissaient la vente rapide de leur maison. Et pourtant rien ne bouge. L’agent ne cesse de répéter qu’il faut faire preuve de patience, car le marché immobilier traverse une période de ralentissement compliquée. L’irritation de Liz grandit : s’il y a un problème, la faute en revient en partie à l’agence, qui n’a pas rempli son rôle avec soin et n’a pas trouvé le bon acheteur avant que cette foutue crise ne frappe le marché immobilier tout aussi foutu. Si ce dandy en costume-cravate avait déménagé de cette façon, il ne serait pas là à proposer de baisser le prix et, en plus, de construire une douche d’hydromassage dans la maison pour rivaliser avec la concurrence. Au diable la concurrence et le marché immobilier, Liz jure un instant avant d’être interrompue par un rire. Marcus Witherstone, également agent immobilier, a entendu une partie de la conversation entre son collègue et Liz et a peut-être une solution à proposer : essayer de louer la propriété des Chambers, plutôt que de la vendre…

Avant de devenir Sophie Kinsella, la brillante auteure de la série I love shopping, Madeleine Wickham a écrit et publié plusieurs comédies, unies par le fait qu’elles racontent la société contemporaine avec habileté, ironie et justesse, en soulignant ses enjeux critiques, ses fixations et ses traits particuliers. Dans ce cas, le lecteur rencontre une famille de classe moyenne qui se lance dans une entreprise courageuse et risquée : l’achat d’une école privée, avec pour conséquence un investissement financier considérable. Prêts, hypothèques, comptes et bilans deviennent le pain quotidien de Liz et Jonathan Chambers qui, avec leur fille Alice – qui a dû déménager et changer de vie – créent leur nouvelle maison à partir des espaces du collège qu’ils ont acheté et ont du mal à vendre leur ancienne propriété. Quand finalement, sur les conseils d’un riche et extrêmement fascinant agent immobilier, la vieille maison trouve quelques locataires, la situation se complique encore : même si désormais, d’un point de vue économique, on pouvait commencer à respirer, la famille l’équilibre subit une fracture. Alice a une profonde admiration pour le nouveau couple de locataires, Jonathan accepte toute nouveauté sans participer activement à quoi que ce soit et Liz… Liz est très confuse. Cette histoire ne montre pas le Kinsella habituel, pétillant et plein d’humour. C’est peut-être à cause des personnages, qui ne sont pas particulièrement caractérisés ; ou bien c’est l’histoire elle-même, ordinaire et dépourvue de cette originalité à laquelle l’auteur a habitué ses lecteurs. Le fait est que nous sommes confrontés à une histoire ordinaire, pas particulièrement vivante, dans laquelle sont certes mis en avant les problèmes critiques auxquels les familles peuvent être confrontées au cours de leur projet de vie, mais sans cette vivacité qui rend chaque lecture des textes de Kinsella passionnante. et jamais ennuyeux. Un roman recommandé à ceux qui ont toujours suivi Kinsella et souhaitent connaître toute sa production, mais déconseillé en première lecture à ceux qui s’approchent de l’auteur britannique, dont la plume est généralement beaucoup plus vive et intrigante.

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