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BRUXELLES L’avalanche de droite reste à démontrer, compte tenu de la particularité du vote européen. Mais il faudra avant tout évaluer la capacité de ces partis à influencer la future activité législative du Parlement. C’est ce que soutient Heather Grabbe, chercheuse senior au groupe de réflexion politico-économique Bruegel, dans une interview avec Il Sole 24 Ore.
De nombreux commentateurs ont qualifié ces élections de plus importantes de l’histoire de l’Union européenne. Êtes-vous d’accord?
Cela dépend des résultats. Voyons comment les partis populistes, la droite radicale, traduisent réellement la couverture médiatique en gains électoraux. Les élections au Parlement européen sont plus imprévisibles que les élections nationales, car les électeurs les considèrent comme des élections de second ordre, comme les définissent les politologues, des élections en quelque sorte parallèles dans lesquelles les électeurs votent davantage sur les questions internes que sur les questions européennes et tendent à pénaliser les partis au pouvoir. Mais je ne suis pas entièrement convaincu que ce sera le cas, car nous pourrions assister à un vote de protestation fragmenté, réparti entre un large éventail de partis.
Dans quelle mesure la participation électorale affectera-t-elle les résultats ?
Je pense que ce sera le facteur déterminant du succès des partis du centre par rapport aux partis les plus extrêmes. Les élections de 2019 ont été historiques car le taux de participation a augmenté pour la première fois depuis la création du Parlement européen ; après une tendance à la baisse constante, jusqu’à 42 % en 2014, la participation a finalement augmenté à nouveau pour dépasser les 50 %. Et c’est avant tout grâce au vote des jeunes, entre 18 et 30 ans, mobilisés par les enjeux environnementaux. Et c’est ce qui a conduit à la vague verte. La participation des jeunes pèse également sur l’avenir, car si les plus jeunes votent, ils continueront généralement à le faire. Ce qui rend la participation importante, au-delà des résultats, c’est la légitimation démocratique : il est difficile pour le Parlement de se définir comme la voix du peuple avec une participation de 42 pour cent.
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