L’or Tamberi aux Championnats d’Europe : maintenant le rappel aux JO de Paris

L’homme qui ne triche jamais n’a pas triché cette fois non plus. Certains disent que c’était le plus simple de tous. Les courses, surtout les plus importantes, ne sont jamais faciles. En effet, ce sont eux qui cachent le plus d’embûches, car ils peuvent abaisser le niveau de concentration, amener le favori obligatoire – plus ou moins inconsciemment – à se considérer déjà avec la médaille d’or autour du cou. Ce n’est pas le cas de Gianmarco Tamberi, notre empereur des plateformes, l’homme des grandes occasions, celui qui depuis une décennie n’a (presque) pas manqué un coup, en tueur implacable qu’il est.

devant le rouleau à pâtisserie

La glorieuse histoire de l’athlétisme italien est pleine de champions qui nous ont exaltés, mais Gimbo – qui hier soir à l’Olimpico, devant le Président de la République, Sergio Mattarella, a remporté son troisième titre européen en plein air avec un vol à 2,37 m, égalant Adolfo Consolini, après avoir risqué un KO avec des mesures qui lui étaient habituelles, appartient à ce petit cercle d’authentiques animaux de compétition : des phénomènes compétitifs qui réapparaissent lorsqu’ils se trouvent au bord du précipice, des athlètes capables de s’exalter lorsqu’ils les enjeux sont très élevés, c’est là que la médaille d’or est en jeu. Des noms légendaires viennent immédiatement à l’esprit : de Consolini lui-même à Abdon Pamich, de Pietro Mennea à Alberto Cova, en passant par Maurizio Damilano, Gelindo Bordin, Stefano Baldini, Sara Simeoni… Gimbo fait partie de cette race : des chasseurs de victoires d’exception.

dixième titre

Entre les Jeux olympiques, les Championnats du monde et les Championnats d’Europe (en salle et en plein air), la collection du sauteur en hauteur des Marches rivalise avec une orfèvrerie. Ses médailles d’or dans les épreuves majeures sont déjà au nombre de neuf. Et, pour le dixième titre, le rendez-vous est dans 59 jours, quand après avoir défilé comme porte-drapeau tricolore, bras dessus bras dessous avec la fleurettiste Arianna Errigo, il sera appelé à confirmer le trône aux cinq anneaux, son il y a trois ans en Tokyo a partagé avec le Qatarien Mutaz Barshim. A Paris, s’il gagnait, il deviendrait une légende, car personne n’a jamais réussi à remporter deux médailles d’or olympiques au saut en hauteur. Mais Gimbo n’est pas seulement cela. C’est l’athlète qui fait toujours le spectacle, le pilote qui illumine le public à chaque saut, le champion qui bat la pression et les émotions, qui s’enthousiasme lorsque le combat devient dur.

Battocletti

C’est surtout le symbole de cette Italie fantastique qui domine comme jamais les Championnats d’Europe et qui hier, en plus de celle de l’Olympienne, nous a offert une autre victoire extraordinaire de Nadia Battocletti, reine du 10 000 m après avoir déjà remporté le 5000, première Italienne capable de réaliser un doublé dans la même édition de l’épreuve continentale et troisième au classement général après Mennea (100-200) à Prague ’78 et Antibo à Split ’90 sur les mêmes distances. Et que dire d’Alessandro Sibilio, merveilleuse médaille d’argent au 400 haies de Sa Majesté Karsten Warholm, surmonté d’un record italien d’une immense valeur, si l’on pense que le Napolitain – malheureusement trop souvent freiné par les blessures – a détrôné après 23 ans nul autre que le champion du monde 99 Fabrizio Mori. On se frotte encore les yeux en lisant le nombre de médailles (20) et d’or (10) à droite du mot Italie. Mais ce n’est pas fini : aujourd’hui il ferme. Et entre le 4×100 de Jacobs, le long run de Iapichino et le 1500 d’Arese, préparons-nous aux coups de grâce.

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