Les femmes et les droits, quel rôle dans la profession juridique et dans la société. Frojo parle

Dans le livre « Si la justice est une femme » il y a le monde des femmes dans la profession juridique mais pas seulement. Dans un entrelacement de droit, d’histoire et de coutumes, c’est le chemin de l’émancipation féminine rendu possible également grâce à la profession juridique. Un terrain extraordinaire pour affirmer les droits de toutes les femmes dans l’histoire, encore aujourd’hui un terrain d’expérimentation. C’est l’histoire de « l’égalité des chances ». Ce livre est un voyage de défense de la spécificité féminine, précieuse à chaque époque et dans tous les domaines. Pourtant, la composante féminine est souvent considérée comme une « diversité » discriminée plutôt que comme une valeur. Et donc toujours sous-évalué, ignoré, pénalisé du point de vue des revenus et de la représentation aux postes les plus élevés. Entretien avec Elvira Frojo

24/06/2024

Le droit comme chemin vers l’émancipation féminine. Un long voyage dans la profession juridique qui célèbre des exemples vertueux d’avocats qui se sont distingués par leur professionnalisme et leur persévérance. Une contribution substantielle à l’élimination des préjugés et des stéréotypes dans la société également. Tels sont quelques-uns des thèmes abordés dans le livre “Si la justice est une femme”, promu par le Conseil national médico-légal, rédigé par Elvira Frojoécrivaine, journaliste, ancienne avocate et responsable de carrière préfectorale, coordinatrice pédagogique des masters universitaires de Link Campus University et observatrice des problématiques féminines dans la dimension individuelle, sociale et professionnelle et dans la complexité des relations interpersonnelles.

Ce livre représente un voyage dans la profession d’un point de vue féminin. Tout d’abord, comment la carrière juridique a-t-elle évolué ces dernières années ?

Dans le livre « Si la justice est une femme » il y a le monde des femmes dans la profession juridique mais pas seulement. Dans un entrelacement de droit, d’histoire et de coutumes, c’est le chemin de l’émancipation féminine rendu possible également grâce à la profession juridique. Un terrain extraordinaire pour affirmer les droits de toutes les femmes dans l’histoire, encore aujourd’hui un terrain d’expérimentation. C’est l’histoire de « l’égalité des chances ». Parcours réglementaire mais aussi social, pour combler des manques qui résistent au temps à travers des langages, des comportements, des nuances mais aussi des violences physiques, psychologiques et économiques qui nourrissent les discriminations de genre.

Du point de vue de l’égalité des sexes, où en sommes-nous ?

Selon les données du récent Global Gender Gap Report du Forum économique mondial, il faudra attendre 2158 pour parvenir à l’égalité des sexes au niveau mondial, soit trois de plus que l’année dernière, bien que 68,5 % de l’écart mondial ait été comblé. fermé. Surtout, le résultat de l’enquête est décourageant pour l’Italie, qui occupe la 87ème position parmi les 140 États considérés, avec une nouvelle baisse par rapport à l’année dernière (79ème), dans une Europe qui, au contraire, atteint un score de 75 en matière d’égalité des sexes. %, avec sept pays parmi les dix premiers. C’est un contexte qui nécessite une action décisive de la part des secteurs public et privé pour accélérer la marche vers l’égalité. Vous ne pouvez pas attendre 134 ans. En outre, la Banque mondiale estime que la réduction de l’écart entre les sexes en matière d’emploi et d’entrepreneuriat pourrait entraîner une augmentation du PIB mondial de plus de 20 %. Le Conseil national des barreaux a souhaité célébrer, avec cet ouvrage, les vingt ans de la création de la première « Commission de l’égalité des chances » du CNF. Un chemin long et difficile mais réalisé sans s’arrêter, pour faire tomber les barrières et les préjugés. Cent ans après sa création, la plus haute instance judiciaire a eu, avec Maria Masi, sa première femme présidente, mais il reste encore des lacunes à combler.

Depuis quelque temps, de nombreuses tentatives ont été faites pour inverser une tendance qui pénalise toujours les femmes, également en termes de rémunération. Qu’a-t-on fait jusqu’à présent et que reste-t-il à faire ?

Ce livre est un « voyage » de défense de la spécificité féminine, précieuse à chaque époque et dans tous les domaines. Pourtant, la composante féminine est souvent considérée comme une « diversité » discriminée plutôt que comme une valeur. Et donc toujours sous-évalué, ignoré, discriminé du point de vue des revenus et de la représentation aux postes les plus élevés. Mais aujourd’hui, la société, l’économie et la politique considèrent de plus en plus les particularités féminines comme des caractéristiques gagnantes. L’empathie, la sensibilité, la ténacité, la détermination et la compétence sont l’histoire des femmes. « Les femmes sont une vis sur laquelle tout tourne », dit-il. Tolstoï. Des chiffres qui ne reculent jamais. Capable de briser les normes traditionnelles, dans la société comme dans la profession. Les femmes de la profession en témoignent. Ces « premiers membres » des registres médico-légaux dont le livre se souvient et les autres qui ont marqué l’histoire avec leurs revendications personnelles, humaines et sociales, plutôt que professionnelles. C’est ce que démontrent les avocates qui, aujourd’hui, en situation d’égalité numérique avec leurs collègues masculins, conquièrent des espaces toujours plus grands dans leur vie quotidienne, traditionnellement considérés comme masculins.

Du point de vue de la rémunération, quel est le rapport entre les hommes et les femmes dans la profession ?

Le rapport de la Cassa Forense en collaboration avec Censis, dans une incertitude mondiale dramatique due aux guerres et dans une situation économique et géopolitique difficile, illustre les problèmes critiques de la profession juridique et de la réduction du nombre de membres. Même si les rôles stéréotypés et les écarts entre les sexes persistent, la composante féminine est presque égale (48,5 % en 2022, 47,1 % en 2023) par rapport à la composante masculine. (En 1989, les femmes représentaient 10,5 pour cent du total, en 1993 22,1 pour cent et, à la fin du siècle, 31,4 pour cent). L’entrée progressive des femmes dans la profession au cours des deux dernières décennies a permis de contenir la tendance au vieillissement de la profession juridique. En effet, la présence féminine constitue 57,9 pour cent dans la tranche d’âge de moins de 35 ans et 55 pour cent entre 35 et 40 ans, alors qu’elle est minoritaire (35 pour cent) parmi les avocats de plus de 54 ans. Le rôle, la représentation et les revenus sont cependant trois domaines qui mettent en évidence la réalité. Le revenu moyen des femmes, selon la Cassa Forense, est environ la moitié de celui de leurs collègues masculins. La représentation féminine dans les organes décisionnels et les associations professionnelles est rare. Et un préjugé rampant, peut-être en partie parmi les femmes elles-mêmes, est l’intérêt pour les questions d’entreprise ou financières, par rapport aux domaines professionnels tels que, par exemple, la famille et les mineurs. Mais c’est une tendance qui est en train de changer. Dans les cabinets d’avocats italiens et internationaux, il existe en effet un nombre toujours croissant de postes féminins importants. Et c’est un signal important pour toutes les femmes.

Quelle a été la contribution de la composante féminine à la profession juridique plus que les autres ?

La présence des femmes dans la profession juridique fait partie de l’histoire des femmes. Une histoire qui n’est pas seulement légale mais qui défend la société et les droits de chacun. L’admission dans les prétoires remonte à 1919. C’est l’aboutissement de combats menés avec ténacité, avant même la plus célèbre « affaire du Poète », mais c’est aussi le début de nouvelles et difficiles conquêtes. Entre indifférence et scepticisme, exclusion et obstacles. Une action qui a ouvert des fissures dans les préjugés sociaux les plus profondément enracinés, et pas seulement dans le monde de la Justice. Le livre « Si la justice est une femme » se tourne vers le passé pour se souvenir de la force des femmes et réfléchir aux réalisations de l’avenir, conscients que les droits doivent être affirmés chaque jour car rien n’est éternel. Bien entendu, des politiques sociales adéquates et des mécanismes de rééquilibrage entre les sexes sont des outils dont on ne peut s’écarter, dans le concret de la réalité. La profession juridique constitue un laboratoire important dans l’histoire des réalisations des femmes. Dans un monde désorienté en quête d’équilibre, de confiance, de certitudes, dans un scénario de violence et face au défi des nouvelles technologies, le professionnalisme féminin confronte droits et sensibilité et peut faire la différence. Imaginer des visions nouvelles et différentes. La femme regarde avec patience et persévérance, non seulement le résultat, mais aussi la personne, accueillant aussi les erreurs, la fragilité et l’échec. Acceptez les défis et retrouvez de l’énergie même après des déceptions et des chutes. L’ouvrage comprend les contributions de la première présidente du CNF, des conseillers en exercice et des coordinateurs des « Commissions pour l’égalité des chances » du CNF, y compris ceux du passé, et le témoignage de la première femme en fonction au sommet de l’État. Bureau du procureur général. Dans chacun d’eux, il y a de l’enthousiasme et un sourire qui vient du cœur. Et, fort, le désir d’être eux-mêmes. Leur principal défi était et reste, comme pour toutes les femmes, de concilier le temps entre vie familiale et vie professionnelle. Ils n’ont jamais renoncé à avancer, avec succès, et à envisager l’avenir avec confiance.

Si la Justice est une femme, pour paraphraser le titre, notre pays est-il prêt à l’admettre ?

La loi avec ses règles construit la communauté. Il génère un système de valeurs indiquant un itinéraire commun dont nous avons besoin, aujourd’hui plus que jamais. Le livre ouvre une réflexion sur le sens de la justice dans la société d’aujourd’hui. Dans un système en crise en raison de la lenteur des procès, des coûts énormes des procès, de la surpopulation des prisons, il faut peut-être penser à une vision renouvelée qui ne puisse se passer du regard des femmes. Pour Pape Bergoglio, les femmes ont « la capacité d’avoir trois langages ensemble : celui de l’esprit, celui du cœur et celui des mains ». Une capacité féminine à regarder aussi le droit pour l’adapter aux changements, souvent plus rapides que les règles. Une sensibilité pour comprendre, au-delà des cas juridiques, les besoins réels et promouvoir des réformes dans la conscience civile en éliminant les préjugés, notamment culturels. La justice humaine laisse souvent toutes les parties insatisfaites. Comme tout dans la vie, la justice est par nature « imparfaite ». Comparaison des dynamiques complexes entre formalisme juridique et recherche de la vérité. Entre les faits de la vie, par nature dissonants et dépourvus de parcours linéaires, et le langage juridique qui cherche des solutions dans la rigidité des règles. La justice, qui a toujours été une « femme », que nous aimerions regarder aujourd’hui, est une « vertu » génératrice de valeurs. Ce n’est pas un hasard si la couverture choisie pour le livre met en scène, dans le cadre de Guerchin (Allégories de la Justice et de la Paix, XVIIe siècle) un juge royal, assis sur un bloc de marbre avec épée, balance et couronne, tandis que l’autre figure féminine, représentant la Paix, est occupée à brûler des armes, emblème de guerre et de bellicisme.

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