L’Union européenne va augmenter les tarifs sur les voitures électriques chinoises

L’Union européenne va augmenter les tarifs sur les voitures électriques chinoises
L’Union européenne va augmenter les tarifs sur les voitures électriques chinoises

La Commission européenne a annoncé qu’à partir de juillet, les taxes sur l’importation de voitures électriques en provenance de Chine augmenteraient dans les pays de l’UE, passant de 10 % actuellement à une fourchette comprise entre 17 et 38,1 %. C’était une décision très attendue, anticipée par Temps Financier Mercredi matin, ce qui fait suite à la décision des États-Unis le mois dernier de les augmenter à 100 pour cent.

Il s’agit d’une mesure prise pour résoudre le problème désormais bien connu de la concurrence déloyale des constructeurs automobiles chinois avec les constructeurs occidentaux : ils reçoivent des subventions massives du gouvernement, grâce auxquelles ils peuvent proposer des voitures à des prix très bas et en dessous du coût de production, mettant ainsi sur le marché tous les autres producteurs incapables de rivaliser. En 2023, les entreprises chinoises ont exporté des voitures électriques vers l’Union européenne pour une valeur d’environ 10 milliards d’euros, doublant ainsi leur part de marché à 8 % par rapport à l’année précédente.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé l’ouverture d’une enquête pour vérifier l’existence des subventions lors de son dernier discours sur l’état de l’Union : l’enquête est toujours en cours, selon ce que l’on lit dans un communiqué du Commission, mais il démontre l’existence réelle de dommages considérables pour les entreprises européennes en raison d’une concurrence déloyale, qui présente de graves risques pour l’ensemble du secteur et pour ses travailleurs.

C’est pour cette raison que des négociations ont été entamées avec le gouvernement chinois pour tenter de trouver une solution : si elles n’aboutissent à rien, les droits de douane sur les importations de voitures seront augmentés à partir du 4 juillet. Les nouveaux droits varieront selon les constructeurs et s’élèveront à 17,4 pour cent pour la société BYD, qui est désormais le plus grand producteur de voitures électriques au monde, à 20 pour cent pour Geely et à 38,1 pour cent pour SAIC. Ils seront alors de 21 pour cent pour toutes les autres entreprises ayant collaboré à l’enquête de la Commission, et de 38,1 pour cent pour celles qui n’y ont pas collaboré.

L’objectif des droits est de corriger le déséquilibre : contraintes de payer le droit pour exporter leurs produits vers l’Union européenne, les entreprises chinoises devront à terme augmenter les prix auxquels elles vendent leurs produits, réduisant ainsi l’écart avec ceux du marché européen. auquel on leur propose des voitures produites en Occident.

Selon la plupart des analystes, ces droits risquent cependant de ne pas être suffisants pour corriger la distorsion du marché européen : et cela parce qu’ils seraient trop faibles pour compenser l’énorme montant de subventions dont bénéficient les entreprises chinoises, qui pourraient donc pour maintenir des marges considérables, je gagne aussi de l’argent avec les droits de douane.

La décision de la Commission était en réalité plus prudente que celle du président américain Joe Biden de les porter à 100 %, un niveau qui risque d’exclure véritablement les voitures électriques du marché américain. Et il l’a fait parce qu’il devait résumer la position des différents États à l’égard de l’industrie automobile chinoise.

D’un côté, il y a des pays comme l’Espagne et la France qui ont des entreprises très exposées à la concurrence, qui auraient donc préféré une mesure encore plus sévère pour entraver les entreprises chinoises sur le marché européen. D’un autre côté, il y a l’Allemagne, dont l’industrie automobile a des liens profonds avec celle de la Chine et aurait donc beaucoup à perdre d’éventuelles représailles du gouvernement chinois, qui pourrait décider de répondre aux droits de douane par d’autres mesures. . Les autorités chinoises ont déjà fait savoir qu’elles avaient l’intention de le faire et d’ajouter de nouvelles dispositions aux droits de douane existants de 15 pour cent sur l’importation de voitures électriques européennes.

Le risque le plus concret est que la Chine puisse, par exemple, limiter les exportations de technologies ou de composants sensibles, comme les batteries. Ce qui entraînerait des problèmes majeurs dans les chaînes de production du monde entier, notamment européennes, particulièrement dépendantes des composants chinois.

Les effets sur l’ensemble du secteur seraient alors amplifiés par le fait que la Chine est le pays le plus impliqué dans le développement des véhicules électriques : elle est au centre de la croissance et de l’innovation du secteur et dispose d’un net avantage dans la production de masse de véhicules électriques. ce type de véhicule. Cette position dominante se voit à la fois dans le nombre élevé d’usines, d’entreprises et de startups présentes sur son territoire, et dans la formation approfondie d’ingénieurs et de techniciens pour le secteur, et dans l’extraction des terres dites rares – nécessaires à la production. de moteurs électriques – et dans la production de batteries, dont dépend pratiquement tout le secteur au niveau mondial.

– Lire aussi : Il n’y a pas de voiture électrique sans la Chine

PREV 7,5 milliards d’euros pour l’État
NEXT Arrêt de la production chez Mozarc Bellco à Mirandola, 350 travailleurs en danger