L’imprévisible pape François bouscule le rituel rigide du G7

Le pape François arrivera ici, à Borgo Egnazia, demain à 13 heures, en hélicoptère, directement depuis le Saint-Siège. La piste d’atterrissage est entourée d’oliviers : détail scénographique non trivial, photographes et cameramen demandent à avoir l’oliveraie en arrière-plan, ce seront des images destinées à raconter un événement. C’est en effet la première fois qu’un Pontife participe à un G7.

Le G7 dans les Pouilles, en direct

Comme nous le savons, Bergoglio interviendra lors de la session consacrée au thème de l’Intelligence Artificielle, également ouverte aux pays non membres du groupe. Pour la Première ministre Giorgia Meloni, qui a invité le Saint-Père en avril dernier, le défi anthropologique le plus important de notre époque tourne autour de l’IA : il s’agit d’une technologie en développement rapide qui peut offrir d’énormes opportunités, mais qui cache certainement aussi des risques et des problèmes tout aussi importants.

Sur le sujet, la position du Vatican est bien connue : le pape n’échappe pas à la manière dont certaines applications redoutables de l’IA peuvent être extrêmement dangereuses pour l’humanité. Comme dans la communication, qui peut s’avérer terriblement déformée, trompeuse, s’insinuant subtilement dans les consciences, ou dans le domaine militaire, où l’on risque une dérive terrifiante, dénuée de toute stabilité éthique et morale, si la gestion des armements était vraiment confié à des programmes d’IA. Selon ce qu’ont constaté les Sherpas, qui ont également préparé la visite du Saint-Père, il est donc possible qu’il favorise un débat capable d’amener les puissants de la planète à signer quelque chose de très similaire à une convention, capable de fixer des limites à utilisation de l’IA dans les zones de guerre.

Les Sherpas préparent ce G7 depuis des mois et ont soigneusement organisé, dans le détail, chaque séance de travail, chaque réunion, chaque réunion bilatérale, et ils connaissent, ou espèrent connaître, les sujets qui seront abordés par tous les dirigeants présents à Borgo. Egnazia. Un fil d’appréhension – pour ainsi dire – n’est suscité que par Bergoglio lui-même. Le seul, selon une opinion assez répandue, à pouvoir mettre à mal toute liturgie diplomatique.

On connaît sa formidable propension à une certaine improvisation. Lui-même a déjà annoncé qu’en marge de sa séance, il rencontrerait les sept chefs d’État qui lui ont demandé une audience, parmi lesquels le président des États-Unis, Joe Biden. Comme nous le savons, les deux pays ont des positions très différentes et éloignées sur la guerre en Ukraine. Que dira le Saint-Père ? Surtout : ses pensées resteront-elles dans l’intimité d’une pièce ?

Ces derniers temps, les réunions à huis clos auxquelles Bergoglio participe ne sont pas tout à fait hermétiques. Les brouillons finissent dans les gros titres des journaux et des sites Internet. L’autre jour, à l’Université Salésienne, il parlait aux prêtres romains et, avec désinvolture, il a encore utilisé ce mot : « pédé ». Un terme vulgaire, à connotation homophobe, qu’il avait déjà utilisé en mai, lors du sommet avec les évêques, pour dénoncer la présence excessive de garçons homosexuels dans les séminaires (cela avait ensuite été suivi de clarifications et d’excuses).

Dans le dernier numéro, comme le rapportait Gian Guido Vecchi dans le Corriere, le Saint-Père – en réalité – se limitait à rapporter une phrase : Un monseigneur est venu et m’a dit : Ici au Vatican, il y a trop de fagotisme…”. Presque un témoignage – selon la reconstruction bienveillante fournie par de hauts représentants bergogliens du Saint-Siège – que le fameux “lobby gay” existe réellement au Vatican, auquel Bergoglio lui-même faisait allusion, bien que vaguement, déjà il y a onze ans, immédiatement après son élection. .
Mais d’autres polémiques, dont l’étonnement et des doses d’indignation, puis des perfidies éparses, et des soupçons, dont la crainte que le Pontife ait accentué sa tendance à rester, même dialectiquement, en dehors de tout registre.
Nous verrons.
Nous allons essayer de le découvrir.

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