Un discours et dix bilatérales pour François. La paix, la pauvreté et l’IA sont les thèmes

Un discours et dix bilatérales pour François. La paix, la pauvreté et l’IA sont les thèmes
Un discours et dix bilatérales pour François. La paix, la pauvreté et l’IA sont les thèmes

Rencontre entre le Pape et la Première ministre italienne Giorgia Meloni – Vatican Media, répertoire

Lorsque le Pape arrivera à Borgo Egnazia, demain 14 juin à 12h30, il aura déjà rencontré au Vatican plus d’une centaine de comédiens de 15 pays. Une sorte de G7 de rire, pour François qui n’a jamais caché de demander, entre autres, de la bonne humeur dans ses prières quotidiennes. Il en aura certainement besoin pour plonger dans le vrai G7, celui qui a débuté ce matin parmi les oliviers des Pouilles qui rappellent tant la paix (très absente dans de nombreuses régions du monde, espérons-le pas aussi au sommet). Et d’insuffler un peu d’espoir (et de bonne humeur en fait) à cette rencontre.

Le programme et les 10 bilatérales

La paix et l’intelligence artificielle, comme l’avait prévu le Pontife lui-même mardi dernier, seront les thèmes de son discours public. Il n’est donc pas difficile de supposer que les réunions bilatérales à l’ordre du jour soient également difficiles. Dix selon ce qui a été annoncé aujourd’hui par la Salle de Presse du Saint-Siège : avant le discours celui avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Français Emmanuel Macron, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau et la directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. Après le discours, les six autres : dans l’ordre William Samoei Ruto, président du Kenya ; Narendra Modi, Premier ministre indien ; Joseph Biden, président des États-Unis ; Luiz Inácio Lula da Silva, Brésil ; Recep Tayyip Erdoğan, Turquie et Abdelmadjid Tebboune, Algérie.

A son arrivée, le Pape sera accueilli par la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Puis transfert en voiturette de golf jusqu’à la résidence réservée, où sont programmés les premiers entretiens bilatéraux. A 14h05, Meloni accueillera officiellement le Pape dans la cour de Borgo Egnazia (photo officielle). A 14h15, dans la salle Arena, le Pape participe à la séance commune et prononce son discours, suivi d’autres interventions. A 17h30 photo officielle de tous les participants. D’autres réunions bilatérales suivront. Le décollage est prévu à 19h45 depuis le terrain de sport de Borgo Egnazia. L’atterrissage à l’héliport du Vatican est prévu à 21h15.

Le thème de la pauvreté et de la paix

La liste des accords bilatéraux (notamment celui avec le directeur du FMI) suggère qu’à côté de la paix et de l’intelligence artificielle, selon les mots du Pape, pourrait également se poser la question de la pauvreté, qui est également étroitement liée aux deux autres thèmes. Hier encore, François a publié le Message pour la Journée Mondiale des Pauvres, le 17 novembre. « La prière des pauvres s’élève vers Dieu », le thème. En soulignant que « les pauvres ont un chemin privilégié vers le cœur de Dieu ». Il est clair que pour le Pontife, cette prière doit aussi parvenir aux oreilles des gouvernants. Et c’est lui qui prendra la parole, en demandant peut-être l’annulation de la dette extérieure des pays les plus pauvres, comme il l’a déjà anticipé dans la bulle du Jubilé et l’a réitéré il y a quelques jours dans un discours.

Surtout, l’évêque de Rome lance un appel aux consciences. En effet, dans le Message d’hier, il souligne : « La violence provoquée par les guerres montre clairement combien d’arrogance animent ceux qui se considèrent puissants aux yeux des hommes, alors qu’ils sont misérables aux yeux de Dieu. Combien de nouveaux pauvres font-ils du mal ? politique basée sur la production d’armes, combien de victimes innocentes. Pourtant, nous ne pouvons pas reculer. »

Intelligence artificielle

François ne reculera certainement pas devant les puissants du monde. Et même sur la question de l’intelligence artificielle, il est envisageable qu’il revienne sur les enjeux algorithmiques déjà mis en avant dans les deux messages sur le sujet diffusés cette année. Celui pour la paix le 1er janvier et celui de la Journée mondiale des communications le 24 janvier. Peut-être pour reproposer l’exhortation adressée à la Communauté des Nations dans le premier des deux textes : « Adopter un traité international contraignant, qui réglemente le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle sous ses multiples formes. Bien entendu, l’objectif de la réglementation ne devrait pas être seulement de prévenir les mauvaises pratiques, mais aussi d’encourager les bonnes pratiques, en stimulant des approches nouvelles et créatives et en facilitant les initiatives personnelles et collectives.».

La lecture synoptique des deux messages fournit de multiples pistes de réflexion, qui pourraient être encore confirmées et renforcées par le discours d’aujourd’hui au G7. Tout d’abord, souligner les risques d’une utilisation déformée de l’IA dans les processus d’information (voir le Message pour la Journée de la Communication). La constitution de « nouvelles castes basées sur la domination informationnelle », de « nouvelles formes d’exploitation et d’inégalités ; ou si, au contraire, elle apportera plus d’égalité, promouvant une information correcte”, une “pollution cognitive”, “une altération de la réalité à travers des récits partiellement ou totalement faux mais pourtant crus – et partagés – comme s’ils étaient vrais”. Et encore « la discrimination, l’ingérence dans les processus électoraux, la mainmise sur une société qui surveille et contrôle les personnes, l’exclusion numérique et l’exacerbation d’un individualisme de plus en plus déconnecté de la communauté. Tous ces facteurs – souligne le Pape dans son message du Nouvel An – risquent d’alimenter les conflits et d’entraver la paix”. Cette préoccupation est également liée aux progrès dans l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la guerre et à la «recherche sur les technologies émergentes dans le secteur dit systèmes d’armes autonomes létauxL. “L’esclusiva capacità umana di giudizio morale e di decisione etica è più di un complesso insieme di algoritmi – sottolinea Francesco -, e tale capacità non può essere ridotta alla programmazione di una macchina che, per quanto “intelligente”, rimane pur sempre una voiture. Pour cette raison, il est impératif d’assurer une surveillance humaine adéquate, significative et cohérente des systèmes d’armes.

Bien sûr, il n’y a pas que les dangers. « Les systèmes d’intelligence artificielle peuvent contribuer au processus de libération de l’ignorance et faciliter l’échange d’informations entre différents peuples et générations. » Et ils promettent également “des économies d’efforts, une production plus efficace, des transports plus faciles et des marchés plus dynamiques, ainsi qu’une révolution dans les processus de collecte, d’organisation et de vérification des données”.

En substance, les défis que pose l’intelligence artificielle ne sont donc pas seulement techniques, mais aussi anthropologiques, éducatifs, sociaux et politiques, a prévenu à plusieurs reprises le Pape. Et dans quelle direction penchera la balance, “cela dépend de nous”. Autrement dit, « c’est à l’homme de décider s’il doit devenir la nourriture des algorithmes ou s’il doit nourrir son cœur de liberté, sans laquelle il ne peut grandir en sagesse ». Des concepts qui pourraient également être réitérés en présence des plus grands du monde.

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