« Ferrare n’est pas une ville pour les jeunes »

par Léonard Uba*

Pourquoi y a-t-il de moins en moins de jeunes à Ferrare ?

Comme nous l’avons vu il y a quelques jours dans les journaux locaux, la population de Ferrare est la plus âgée de la Région, avec une moyenne d’âge de 50 ans et l’indice de vieillesse le plus élevé. Pour aggraver ces données, on ajoute le déclin de la population active (15-64 ans), ainsi que des résidents qui sont aujourd’hui au nombre d’environ 129 mille, contre 133 mille en 2020.

Par ailleurs, les données socio-économiques de la région nous indiquent que le chômage des jeunes entre 15 et 24 ans est également en augmentation par rapport à l’année dernière et que, pour cette tranche d’âge, un jeune sur quatre cherche du travail. La perte d’emplois dépasse les 2 000 emplois et la tendance négative est plus lourde qu’en 2020.

En outre, l’indice du bien-être équitable et durable nous apprend que de nombreux nouveaux diplômés considèrent Ferrare comme un lieu d’où ils peuvent « s’évader » après leurs études, ne trouvant pas les bonnes conditions pour rester. Le chiffre est inquiétant, surtout si l’on considère que l’Université de Ferrare est une excellence locale qui, selon les données d’Almalaurea, a un taux d’emploi des diplômés très élevé : 76% pour les diplômés de trois ans et 82% pour les diplômés de master.

Face à ces chiffres, une administration doit promouvoir de nouvelles ententes entre l’UNIFE et le monde des affaires local, afin de créer une harmonie entre ces secteurs qui représentent une ressource inestimable pour notre territoire.

En outre, il faut souligner que de nombreuses opportunités découlant des programmes régionaux concernant les jeunes et, en général, l’employabilité des travailleurs, n’ont pas été saisies par l’administration municipale actuelle.

Reste ensuite le problème du déséquilibre entre l’offre et la demande de main d’œuvre, qui touche une entreprise sur deux.

Le dépeuplement des jeunes de Ferrare affecte encore plus les zones de Forese, c’est-à-dire les hameaux. Une solution possible pourrait être l’augmentation du nombre de directeurs d’écoles et de centres de formation implantés, encourageant les politiques entrepreneuriales dans les différents points périphériques de la ville.

Enfin, il est nécessaire d’investir pour résoudre le problème du logement, de préférence en réaménageant les bâtiments existants sans bétonner davantage le sol, afin d’attirer les jeunes étudiants et les travailleurs.

À cet égard, une bonne pratique pourrait être l’investissement de ressources pour créer de nouveaux projets : par exemple le PNRR est un outil dont les finalités incluent le développement stratégique du territoire.

Refaire les routes et les ronds-points (puis les inaugurer pendant la campagne électorale !) est utile mais ne représente pas la perspective à long terme qui s’impose.

Il n’appartient pas au soussigné d’expliquer que notre ville devient de plus en plus subordonnée aux territoires voisins, avec une forte mobilité passive qui réduit Ferrare à l’endroit tranquille pour rentrer chez soi le soir, après avoir travaillé (et produit) ailleurs.

Donnons aux jeunes la chance de créer un avenir dans notre ville, sinon nous la transformerons en un bed & breakfast à ciel ouvert.

*candidat sur la liste du Parti Démocrate

Tags:

PREV Plus qu’un concert du 1er mai, on dirait Sanremo
NEXT Émilie-Romagne, les entreprises en baisse au premier trimestre 2024 : l’enquête Unioncamere