ENVOYÉ AU CASTEL VOLTURNO – Comme dans les meilleurs films jaunes, disons North by Northwest. Ou comme, tout simplement, dans les romans d’action de football les plus classiques (d’été). Comme autrefois, comme à l’avenir, comme toujours : parce que le marché ne change pas de visage, encore moins de tendances, qui seraient des habitudes, et qu’il y a systématiquement une voix qui se fait écho, avant de virer au chaos. Louis Enrique il est un représentant faisant autorité du modernisme catalan, l’une des figures emblématiques de ce football, il a une carrière qui parle de lui-même, et donc un patrimoine technique qui intrigue et fascine : Napoli y a pensé, a considéré l’Asturien comme le successeur idéal pour absorber la séparation de Spalletti, réfléchi sur sa passion pour le trident, sur sa nature effrontée, ainsi que sur les aspects économiques, qui ne sont nullement hors de propos. Et il l’a placé en tête de liste, conscient des difficultés, de la dynamique brutale du marché, de la concurrence à l’horizon.
Naples, Lucho in Fuorigrotta
Luis Enrique était, et reste, le candidat idéal pour repartir du 4-3-3, de se sentir toujours partie prenante d’un projet européen, d’affronter ce possible climat d’anxiété qui peut générer une révolution technique : et avec lui, De Laurentiis se lancera dans un nouveau défi qui rappelle les précédents. La première fois, c’était il y a dix ans maintenant, Rafa Benitez est sorti presque de nulle part, c’était une intuition de Bigon, inspirée par un ami-manager, et c’est devenu une étape historique pour donner un nouvel élan au club. Il y a cinq ans, après la rupture avec Sarri, le coup est devenu Carlo Ancelotti, disculpé parmi les regrets et sans être complètement convaincu. Le Naples de De Laurentiis voyage sur des cycles de cinq ans auxquels le destin oblige parfois, et c’est un cas ou une conjonction astrale, que cette fois le nom d’un entraîneur réapparaît qui a placé la Roma, le Barça et l’équipe nationale espagnole dans son curriculum vitae.
Luis Enrique, sous la tour
Luis Enrique a clairement son marché, il peut revenir entraîner un club six ans plus tard de l’expérience avec Barcelone, six mois après la défaite (aux tirs au but) en 8e de finale de la Coupe du monde au Qatar contre le Maroc, la dernière nuit avec son équipe nationale, longtemps un manifeste de beauté alors inachevé : Napoli l’aime, pour ce qu’il fait, pour son passé en Italie qui faciliterait tout processus d’intégration ; et toujours comme partout. Chelsea l’a essayéla semaine dernière, dialogue infructueux, laissé là dans les brumes de Londres, sans les grandes perspectives que le PSG. En France, depuis hier, l’indiscrétion s’est remise à circuler encore et encore que cet hombre vertical pourrait s’asseoir sur le banc laissé vacant par Galtier qui entre autres, histoire de plaire, a déjà entraîné Neymar et Messi ensemble, dans son Barça des aigus. , une hypothèse reproductible ou même pas, compte tenu de tout ce que l’on soupçonne sur l’avenir de « la Pulce ». Pourtant, en attendant, c’est un fait qui est là, ça dérange un peu et un peu Napoli, parce que c’est le football et c’est aussi le marché des transferts : avec Luis Enrique, il y a aussi Mourinho, Xabi Alonso et Thiago Motta, qui dans la liste de De Laurentiis est aux côtés d’Italiano, soit un peu en avance, soit un peu en retard. Les deux, dans le sillage de Luis Enrique. Le marché n’offre pas de remises, c’est de l’adrénaline qui se répartit sur trois mois au cours desquels chaque jour il semble qu’il n’y ait pas de lendemain : au lieu de cela, il y a ponctuellement, chaque jour.