Eric, Cumberbatch divin mais trop de fers au feu

Cinéma

De Martina Melli 23 juin 2024

S’il y a quelque chose pour quoi brille l’ambitieuse mini-série originale de Netflix, écrite par Abby Morgan (The Iron Lady, The Split), c’est bien la performance de Benedict Cumberbatch. L’acteur anglais joue en effet le rôle d’un marionnettiste brillant et créatif (Vincent) à la recherche désespérée de son fils de 9 ans. Le garçon, nommé Edgar, a disparu sur le chemin de la maison à l’école dans un New York sale et méchant des années 1980.
A partir de ce moment, Vincent glisse dans une spirale d’auto-sabotage entre alcoolisme et hallucinations : il commence à voir Eric, un pantin parlant et poilu de deux mètres de haut qui est la matérialisation d’un monstre conçu par Edgar non seulement pour sauver la vie de son père. travail mais aussi de trouver un point de rencontre avec lui. En réalité, bien qu’il ait donné son titre à la série, le monstre n’est pas particulièrement pertinent et n’ajoute ni profondeur ni couleur à l’histoire. Et non seulement la marionnette Eric n’est pas si importante mais dans la série il y a des personnages encore plus intéressants que Vincent et sa famille : au fur et à mesure de la progression, Vincent passe en effet au second plan devant Michael Ledroit (McKinley Belcher III), le détective qui enquête sur la disparition d’Edgar et qui devient peu à peu le véritable pivot de la série. Son dévouement et sa minutie dans la recherche de l’enfant découlent d’une autre affaire de disparition restée non résolue : celle de Marlon Rochelle, un Afro-Américain de quatorze ans porté disparu depuis des mois et dont personne ne semble plus se soucier. La recherche inlassable de la vérité amènera le détective – homosexuel noir dans les années de crise du sida – à se plonger dans les recoins les plus sombres, offrant au spectateur l’aspect véritablement passionnant de la série.
Ledroit est l’élément qui relie l’histoire d’Edgar à celle des autres personnages, et sa détermination tout au long de l’arc narratif fait de lui le véritable protagoniste d’Eric. Un temps, dès les premiers épisodes, le point de vue de Vincent est fascinant, mais lorsque les différents secrets cachés commencent à se dévoiler, son regard devient presque redondant. L’attention est catalysée par le détective mais ce changement de point de vue gêne le rythme narratif.
Pas seulement. Ce qui devrait être le principal mystère d’Eric (c’est-à-dire ce qui est arrivé à l’enfant) est révélé trop tôt, et les nombreux éléments, le nombre d’intrigues, les problèmes sociaux, les thèmes et les personnages, tous ensemble remplissent l’image et la rendent chaotique. .
Cumberbatch, comme on peut s’y attendre, est hypnotique par le réalisme subtil qu’il apporte au désespoir de son personnage, un Américain blanc narcissique et privilégié complètement absorbé par son propre talent et les diverses bagarres déclenchées par son mauvais caractère.
Même si l’ambition d’Eric le rend prévisible et parfois flou, c’est une production de qualité qui vous gardera collé à la télé.


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