«Les fans et les villes ne méritent pas tout ça»

ANCÔNE – La colère et la frustration sont comme une rivière en crue. Ils submergent tout, même ceux qui sont là pour témoigner de l’amour d’un public retenant son souffle pour le sort du club, coupables uniquement de vouloir montrer et raconter à quel point la place est attachée, proche des événements d’un réalité, il y en avait déjà beaucoup, trop. Parfois, il avalait des pilules amères. Les supporters restent là, accrochés aux portes de la structure de via Schiavoni, attendant un signe, des nouvelles. Dans un silence rigoureux, seul le bavardage de fond de ceux qui se souviennent à quel point cette situation constitue un déjà-vu, étant donné le manque d’inscriptions ces dernières années.

Il y a pourtant quelqu’un qui se défoule. Et il retrace les événements saisonniers. Il demande à rester anonyme, mais son examen est lucide. «Erreurs, après erreurs, nous les payons tous. Ils nous ont demandé de la patience, ils nous ont parlé de la saison de transition, de projets ambitieux, du centre sportif. Tant de belles paroles et maintenant nous voilà, en espérant que quelqu’un nous sauvera. Mais même si un miracle se produit, quelles perspectives le football aura-t-il ici ? Tout le monde a toujours dit que ce public était une catégorie supérieure, qu’il méritait mieux. Et est-ce ce que nous méritons maintenant ? Vous ne savez même pas si l’équipe sera inscrite ?

«Tout le monde part, ça suffit!», dit un autre qui passe à proximité. «Ce n’est plus possible, les Ancônais sont fatigués. Il ne s’agit pas seulement d’une équipe, c’est d’un héritage de la ville, avec plus de cent ans d’histoire : il n’est pas possible de voir certaines humiliations laissées en suspens sans savoir quelle sera la fin de cette histoire. Nous sommes passés d’une conférence de presse où nous parlions de travailler pour monter de catégorie, au risque de ne pas être admis parce que les salaires n’arrivaient pas. La limite a été dépassée.”

Passé minuit, grâce aussi aux rumeurs qui arrivent même en secouant l’écran du smartphone, une lueur s’allume. Près de date limite vient la clarification liée au paiement des émoluments aux membres restés en attente. Mais ce n’est pas suffisant. Pour garantir la présence dans la grille de la prochaine LegaPro (à cet égard, il faudra que Covisoc s’exprime) mais aussi pour diluer le climat de tension qui s’est créé. Quelqu’un monte dans la voiture et prend congé, d’autres s’arrêtent pour discuter. Ce qui frappe, c’est le commentaire d’un fan qui enfourche un scooter : « Mais quand retrouverons-nous un peu de sérénité ? Quand pourrons-nous simplement encourager les joueurs sans être incertains de tout le reste ?”. Une question que beaucoup de gens se posent sans doute, mais à laquelle personne sans doute n’est en mesure de répondre ce soir.

PREV La logistique en Émilie-Romagne représente 10,9 milliards, soit 9% de toute l’Italie
NEXT Le football entre branding territorial et géopolitique