Rome racontée par Janek, un sans-abri polonais qui vit dans la capitale depuis 30 ans

Rome racontée par Janek, un sans-abri polonais qui vit dans la capitale depuis 30 ans
Rome racontée par Janek, un sans-abri polonais qui vit dans la capitale depuis 30 ans

L’italien est un peu brouillon mais très compréhensible. L’écriture simple, le langage essentiel, l’histoire crue et dure de ceux qui ont toujours vécu dans la rue, de ceux qui traversent sans cesse Rome pour se déplacer d’un refuge à l’autre, pour aller travailler, pour demander un document à la police. gare. Et ça “L’histoire de ma vie», publié par Sellerio et écrit par Janek Gorczyca un sans-abri polonais, né dans un petit village près de Stalowa Wola, au sud-est de la Pologne, qui vit en Italie depuis plus de trente ans.

L’histoire de ma vie : Rome racontée par Janek, un sans-abri polonais qui vit dans la capitale depuis 30 ans

Il est arrivé en 1992 après avoir été en Afghanistan, comme militaire, avoir vécu la chute de l’empire soviétique, les luttes pour la naissance de la nouvelle Pologne, après avoir travaillé en Russie, en Autriche, en Allemagne.

Il aurait pu aller en Finlande mais il a choisi l’Italie et n’en est jamais reparti. Il n’a jamais de logement permanent, il dort dans les rues de Rome autant que possible, des immeubles occupés, des trottoirs devant les magasins, des cartons posés par terre sous un balcon qui l’abrite de la pluie. En octobre 1998, il se trouvait dans une chambre à Campo de’ Fiori, mais son permis de séjour et son contrat de travail étaient expirés. Il ne lui reste plus qu’à trouver une solution de fortune à Montesacro. C’est là que, étant donné qu’il est un excellent forgeron, Gino lui propose un emploi et il rencontre Marta, la femme avec qui il partagera sa vie pendant 25 ans. Au début, il dort dans la rue et prend une douche sur un terrain de sport. Il décide alors d’occuper la Villa Farinacci à Casal de’ Pazzi avec d’autres Polonais, Ukrainiens et citoyens de l’ex-Yougoslavie.

C’est trop simpliste de le définir comme un SDF, un SDF, un vagabond. Il parle plusieurs langues, c’est un excellent forgeron et il ne manque pas de travail, il a un partenaire, un chien. Pourtant, sa vie est faite de hauts et de bas. Il ne trouve pas toujours de la nourriture. Par contre, il boit trop et a des problèmes d’alcoolisme. Il tente de se suicider pharmacologiquement, s’immole également par le feu et finit dans le service psychiatrique de Sant’Andrea. Les portes de la prison de Rebibbia lui sont également ouvertes.

Janek raconte sa vie en italien, qui n’est pas sa langue. Un Italien qui a appris dans les rues de Rome, parmi la population, dans de multiples contacts avec la police, dans des discussions avec les médecins des hôpitaux où il est admis ou où Marta sera soignée. Mais il l’apprend aussi de tous ces citoyens qui, au cours de ses 30 années de séjour à Rome, l’ont aidé à survivre, qui lui ont trouvé de la nourriture, des vêtements, des solutions. Il n’y a rien de sucré ou de ciselé dans son histoire. Il n’y a que la dure réalité, il n’y a que la Rome des pauvres, des seuls, des abandonnés. Il y a une vie faite de sacrifices, d’abris de fortune, d’alcool qui fait oublier les difficultés mais qui vous ronge intérieurement. Un combat quotidien pour survivre dignement. Oui, il y a aussi beaucoup de dignité dans l’entêtement d’un homme ennobli par le travail de ses mains de forgeron qui ne veut de la pitié ni de la charité de personne. On apprend à regarder Rome à travers ses yeux et ceux de tous les sans-abri comme lui qui luttent au moins autant contre le froid et la chaleur que contre la faim et la solitude. Une Rome loin des paillettes du centre et des monuments qui reste néanmoins la maison qu’il s’est choisie. Dans ce livre, il sort à découvert et montre son visage. Après tout, il n’a rien à perdre.

« Ceci est une courte histoire de mon expérience de la vie dans la rue – prévient Janek – Ici, je vais le dire clairement, je ne suis pas un héros, mais la vie dans la rue est pleine de surprises. Vient enfin le jour du jugement. »

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