Banques et BTP en portefeuille au plus bas depuis quatre ans

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La dette publique détenue en portefeuille par les banques italiennes est à son plus bas niveau des 4 dernières années. Le montant, égal à 632 milliards, est légèrement supérieur aux 628 milliards détenus début 2020, avant le Covid ; l’incidence a cependant diminué de 25,7 à 22 pour cent. Cette variation s’explique facilement par l’augmentation significative de la dette publique survenue depuis la pandémie. L’analyse de la relation entre les obligations d’État détenues par les banques et la dette publique est contenue dans une étude réalisée par l’union bancaire Fabi.

Une plus grande prudence

«Au cours de ces quatre années et trois mois, l’attitude des banques à l’égard de l’achat d’obligations du gouvernement italien a changé et s’est orientée vers une plus grande prudence, même si le secteur bancaire reste une garantie pour les achats d’obligations émises par le Trésor – on l’affirme – le record a été atteint en avril 2020, en plein confinement, lorsque les banques ont atteint, à l’époque avec 687 milliards, près de 28% du total, tandis que le pic le plus élevé, en termes absolus, a été atteint en juin 2022 lorsque il y avait plus de 712 milliards de BOT et BTP dans les portefeuilles des banques.”

L’impact de la politique monétaire

En réalité, pour l’analyse de l’évolution de la cohérence des portefeuilles des banques, il faut tenir compte de la politique monétaire très expansionniste décidée pendant la pandémie, qui a entraîné des mesures visant à l’achat d’obligations d’État par la BCE mais aussi opérations de refinancement des banques qui utilisaient des obligations d’État comme garantie. Aujourd’hui, tout cela n’existe presque plus : jeudi dernier la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a confirmé l’orientation de la banque centrale de réduire progressivement, jusqu’à conclure d’ici la fin de l’année, les programmes d’achats pour l’urgence Covid (le plan PEPP). .

Panorama non homogène

Depuis plus d’un an, les établissements de crédit ralentissent leurs achats d’obligations d’État ; même si en Italie certaines banques continuent d’acheter des BTP de manière constante et d’autres ont réduit, le panorama n’est donc pas homogène. L’analyse Fabi souligne en revanche que le montant total des obligations d’État dans les portefeuilles des banques a commencé à diminuer fin 2022, passant de 688,9 milliards à la fin de l’année à 650 milliards en décembre 2023. à 632,39 milliards en mars dernier. «Cette diminution peut être révélatrice d’une stratégie de réduction des risques de la part des banques, probablement en réponse à divers facteurs économiques, financiers et politiques – observe l’étude – Une attitude plus prudente qui, en tout cas, ne semble pas pouvoir avoir implications significatives pour la gestion de la dette publique italienne ni effets sur la stabilité du système bancaire national”.

Concurrence sur la liquidité

La réalité est également que la réduction des plans de refinancement de la BCE et la hausse des taux ont déclenché une concurrence entre les banques et les instruments financiers pour la collecte de liquidités. D’une part, les banques disposent de moins de liquidités pour investir dans les obligations d’État. D’un autre côté, certains épargnants se tournent de manière significative vers les obligations d’État, attirés par les rendements plus intéressants. Pour Fabi, la moindre exposition des banques à la dette pourrait les protéger des “tensions sur les marchés financiers et notamment des conséquences liées à l’évolution du spread entre les BTP italiens et les Bunds allemands” liées aux tensions sur le spread qui ont suivi la résultat des élections européennes. En réalité, les rendements des BTP à 10 ans, après une légère hausse dans les jours qui ont suivi la décision de la BCE jeudi, ont de nouveau baissé.

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